Rhode Bath-Shéba Makoumbou : un véritable trait d’union entre l’Afrique et l’Europe

Samedi 16 Novembre 2013 - 8:46

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L’artiste-peintre et sculpteur, élevée au grade d'officier dans l’Ordre du dévouement Ccongolais lors du Fespam par le président de la République, vient de réaliser une première exposition à Pointe-Noire. En exclusivité pour Les Dépêches de Brazzaville, elle lève un coin du voile

Vous venez d’organiser une exposition, du 18 septembre au 26 octobre 2013, dans la ville océane. Quelles sont vos impressions ? Pensez-vous revenir dans cette ville et si oui, avec quelles nouvelles idées ?
Je suis très contente d’avoir pu réaliser cette première importante exposition à Pointe-Noire. L’accueil et l’organisation de l’Institut français ont été parfaits. Un public nombreux était présent le jour du vernissage, avec lequel j’ai eu beaucoup de dialogue. Il y avait également de nombreux artistes qui m’ont adressé leurs félicitations pour mon activité artistique afin de rendre une partie de la culture congolaise plus visible sur le plan international. Je reviendrai sûrement à Pointe-Noire parce que l’IFC entend poursuivre notre collaboration pour des projets liés à l’art urbain. 

À cheval entre l’Europe et votre patrie, comment réussissez-vous à être autant présente dans votre pays d’origine, le Congo ? Quel est votre secret ?
Je n’ai pas vraiment de secret, mais je dois avouer sans prétention que je suis une artiste assez bien organisée ! J’ai besoin du Congo parce que c’est mon pays d’origine où je retrouve toutes mes sources d’inspiration pour mes créations et également parce que je désire effectuer un travail de sensibilisation auprès des populations pour montrer l’importance de l’art et de la culture pour un bon développement du pays. Quant à ma présence en Europe, c’est important parce qu’il y a tout un réseau diversifié qui est fortement organisé pour présenter des expositions. Il y a des organisateurs et un public qui sont attentifs à ce qui se réalise dans les autres parties du monde. Pour ma part, je voulais rendre plus visible une partie de la culture congolaise dans le sens du partage, de la diversité et de l’identité envers les personnes qui n’auront peut-être jamais l’occasion de venir chez nous en Afrique.

Pour en revenir à l’exposition récente à Pointe-Noire, qu’avez-vous souhaité montrer en particulier ? Quel était votre message ?
Le titre de l’exposition était « Trait d’union ». Je considère en effet que l’union des hommes passe par la communication et que l’art facilite cela dans le sens de la consolidation d’un meilleur socle de solidarité. Par mes créations, je me sens un peu comme une archiviste de la mémoire sociale et culturelle du pays. Nous devons garder certaines traditions du passé pour garder nos repères et ne pas être noyés dans une certaine « mondialisation » qui tend souvent à uniformiser tous les codes humains.

Rhode Bath-Schéba Makoumbou, vous êtes officier dans l’Ordre du dévouement congolais, distinction reçue lors du Fespam. Quelles sont vos ambitions maintenant ? Quels sont les nouveaux défis que vous entendez relever à présent ?
La reconnaissance de mon activité artistique pour laquelle j’ai été honorée par le chef de l’État m’a évidemment profondément émue. Ce sont des choses qui n’arrivent parfois qu’une fois dans la vie. Cela renforce ma détermination de pouvoir toujours surprendre par de nouvelles créations et de poursuivre mon périple à travers le monde pour montrer une image positive de mon pays. Ma tête est pleine de projets d’activités que je dois cependant concilier avec ma vie familiale où il y a eu un nouveau venu ; un petit garçon qui aurait déjà tendance à vouloir trop jouer avec mes tubes de couleurs ! (rires) Pour ceux qui le désirent, ils peuvent consulter mon site : www.rhodemakoumbou.eu

 

Propos recueillis par Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Propos recueillis par Luce-Jennyfer Mianzoukouta