Rwanda : les élections législatives ont débuté

Lundi 16 Septembre 2013 - 17:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La population rwandaise vote ce 16 septembre, pour élire ses nouveaux représentants à l’Assemblée nationale. 15 500 bureaux de vote ont été installés sur l’ensemble du territoire national

Selon plusieurs analystes, le Front patriotique rwandais (FPR), parti au pouvoir depuis 1994, partirait à ces élections avec plus d’avantages. Ils sont 410 candidats, répartis sur quatre listes hormis une poignée de candidats indépendants, à briguer les suffrages des électeurs, à l'issue d'une campagne qui n'a pas suscité d'effervescence particulière. Selon la Commission électorale nationale (NEC), les explosions de deux grenades, vendredi et samedi, ont tué deux personnes et fait une vingtaine de blessés devant un marché de Kigali. Le gouvernement rwandais a attribué ces attaques à des dissidents du régime en exil en Afrique du Sud, les accusant d'être alliés aux rebelles rwandais des Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) basés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pays frontalier du Rwanda.

Ainsi, 53 sièges seront attribués au suffrage universel direct, dans un scrutin à la proportionnelle. Un minimum de 5% des voix est exigé pour entrer à la Chambre. Le FPR emmène une coalition comprenant quatre autres petits partis. En face, le Parti libéral (PL), le Parti social-démocrate (PSD) et le PS-Imberakuri tenteront de grappiller quelques sièges, avec des chances extrêmement limitées de remettre en cause l'hégémonie du parti du président Paul Kagame, estiment les analystes. Le FPR et ses alliés détenaient 42 des 53 sièges attribués au suffrage direct dans la précédente Chambre basse du Parlement bicaméral, la seule au monde à être majoritairement féminine (56,3%).

La spectaculaire transformation du pays depuis vingt ans, son incontestable réussite économique et la forte éradication de la corruption sont largement attribuées à la politique du président Kagame. Dévasté et traumatisé lorsque les rebelles du FPR prirent le pouvoir en 1994, mettant fin à un génocide qui venait de faire environ 800.000 morts essentiellement dans la minorité tutsie, le Rwanda enregistre ces dernières années la croissance la plus forte d'Afrique de l'Est. Mais, les détracteurs du régime et les observateurs dénoncent un multipartisme en trompe-l’œil ainsi que l'absence de liberté d'expression.

Tiras Andang