Traversée Kinshasa-Brazzaville : les personnes vivant avec handicap plaident pour l’amélioration des conditions de trafic

Mardi 14 Janvier 2014 - 16:14

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Leur sollicitation s'inscrit notamment sur la réhabilitation de la passerelle leur permettant d’atteindre les navires.

Les personnes vivant avec handicap qui font le commerce entre Kinshasa et Brazzaville continuent à soulever l’inadaptation des infrastructures du port fluvial à leurs conditions physiques. Cette situation a été au centre d’un entretien, le 14 janvier, entre le président de l’Union de personnes vivant avec handicap pour les actions de développement (Uphad)/ONGD, Okakodua Penashe, connu sous le pseudonyme de Mutetela, et les Dépêches de Brazzaville.

Dans un plaidoyer en direction des autorités, le président de cette association a exhorté pour l’amélioration des conditions de trafic au niveau du port fluvial de Kinshasa. Pour ce dernier, en effet, la remise en état de la passerelle reste la priorité. « Ici, on continue à nous prendre sur le dos afin d’atteindre le navire. On ne sait pas y accéder sur nos vélos », a-t-il regretté.

De son avis, il serait souhaitable que la Société commerciale des transports et des ports (SCTP) réhabilite au plus vite le beach NGobila, afin de permettre aux personnes vivant avec handicap de voyager dans des meilleures conditions. « Même au beach NGobila, le ponton a été enlevé. Le réaménagement rapide de ce port nous permettra reprendre notre travail dans des bonnes conditions », a-t-il souligné.

Des filles de moins de 30 ans interdites de voyage

Le président de l’Association des personnes vivant avec handicap a également dénoncé deux situations qu’il considère comme anormales au port fluvial de Kinshasa. Il s’agit d’une réglementation en vigueur, qui conditionne le voyage des filles de moins de 30 ans à l’obtention d’une autorisation parentale, ainsi que l’intervention des « Romains », qui mettraient en péril leurs activités.

Pour le président Mutetela, en effet, cette réglementation interdisant le voyage des filles de moins de 30 ans a été imposée par la Direction générale des migrations, alors que cela est contraire à la législation congolaise. « On sait que cette décision est motivée par la découverte d’un réseau qui amène des filles mineures d’âge au Liban afin de servir d’esclaves sexuelles. Mais, selon la loi congolaise, une fille s’émancipe à dix huit ans. Donc interdire le voyage à une fille de plus de 18 ans ou lui exiger une autorisation parentale est contraire à la loi », a-t-il souligné.

Relevant les conséquences de cette réglementation, le président de l’association des personnes vivant avec handicap du beach Ngobila a noté que cette situation a bloqué non seulement des filles exerçant le commerce entre les deux capitales mais aussi certaines autres qui sont venues à Kinshasa en visite familiale et qui doivent rentrer à Brazzaville où elles résident ou étudient.

On rappelle que le trafic des grands bacs entre les deux rives du fleuve Congo a été délocalisé il y a plus d’une année vers le port fluvial, afin de permettre la réhabilitation des installations du beach Ngobila. Ces personnes vivant avec handicap, qui ont redouté les conditions auxquelles elles devraient été soumises au nouvel endroit choisi pour la traversée entre Kinshasa et Brazzaville, continuent à dénoncer la situation qui s’est imposée à elles.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président Mutetela et les membres de son bureau