Les Dépêches de Brazzaville



145 ans de la fondation de Brazzaville : une journée culturelle et scientifique organisée pour la circonstance


Dans son mot d’ouverture, la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, présidente du comité d’organisation de la journée culturelle et scientifique, Bélinda Ayessa, a rappelé que le Pr Théophile Obenga, dans son apologie à « la géométrie égyptienne», p.14, disait : « Aucun peuple du monde qui vit aujourd’hui n’ignore ou feint d’ignorer son passé, son histoire. Tout peuple du monde qui vit aujourd’hui vit avec sa mémoire culturelle. Il est nécessaire et utile de connaître son histoire, l’évolution culturelle chronotope de son peuple, pour mieux saisir et comprendre le progrès incessant de l’humanité, y contribuer aussi, en toute lucidité et responsabilité ». Elle a ndiqué que trop souvent, la mémoire est reléguée au silence, comme si elle appartenait au passé. En réalité, elle est une force active, une véritable énergie créatrice indissociable de la destinée d’un peuple.

Pour Bélinda Ayessa, en célébrant Brazzaville, autrefois N’cuna Mfoa, « nous affirmons avec véhémence dans une démarche anamnestique que notre héritage n’est pas un vestige à ranger dans une armoire mais un levier indispensable qui façonne nos espérances dans le quotidien de notre existence. C’est donc un acte de réaffirmation identitaire. Car une nation qui doute de sa mémoire chancelle dans son avenir, tandis qu’un peuple conscient de son héritage devient inébranlable face aux vicissitudes du temps. Souvenons-nous de notre histoire! Ce 145e anniversaire nous interpelle tous. Il nous appelle à décoloniser nos imaginaires, à sortir de l’oubli volontaire, à revaloriser nos récits fondateurs », a-t-elle déclaré.

La présidente du comité d’organisation a rappelé que cette journée scientifique marque également le dix-neuvième anniversaire du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, inauguré le 3 octobre 2006 par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Elle a invité à la transformation de ce moment en une renaissance de la mémoire. Renaissance qui oblige à transmettre aux jeunes générations l’essentiel : comprendre d’où l’on vient pour mieux savoir où l’on va. Car, la grandeur d’une ville ne se mesure pas uniquement à l’ampleur de ses infrastructures, mais à la densité de son héritage immatériel, à la force de son esprit, et à la qualité des valeurs qu’elle transmet aux générations futures. Pour terminer, elle a formulé le vœu que cette journée culturelle et scientifique ne soit pas seulement un hommage au temps écoulé, mais un appel à l’action. « Qu’elle ravive en nous le sens de notre identité et le courage d’assumer, avec fierté et détermination, l’héritage que Brazzaville nous confie depuis 145 ans », a-t-elle dit.

Préserver la mémoire de Brazzaville

Après l’allocution de la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, présidente du comité d’organisation de cette journée culturelle et scientifique, le tour est revenu aux conférenciers de débattre sur des thèmes précis. Dans leurs échanges, ils ont souligné l’importance de préserver la mémoire de Brazzaville. La première conférence animée par Joachim Emmanuel Goma-Thethet, professeur titulaire à l’université Marien- Ngouabi (UMNG), a porté sur le thème « Dire et connaître Brazzaville à travers la chanson de la rumba congolaise». Il a souligné que Brazzaville a des diminutifs dans les chansons congolaises. « On appelle Brazzaville aussi Béa, Brazza. Il y a des synonymes qui confèrent la ville de Brazzaville qui sont issus soit du français, soit des langues locales, langues nationales... ». S’en est suivi la deuxième conférence avec le Pr Joseph Nzidi. Enfin la troisième avec Ghislain Miélodore Mvpoula-Massamba, docteur en littérature africaine à l'UMNG.   

Satisfait d’avoir assisté à cette journée culturelle et scientifique, l’un des conférenciers a indiqué qu’en tant qu’étudiant, il a appris beaucoup de choses, notamment l’histoire du passé du Congo avec la ville de Brazzaville qui s’appelait N’Cuna-Mfoa avant la venue de l’explorateur franco-italien, Pierre Savorgnan de Brazza; la pédagogie et même plus car il a été édifié sur le mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza.

 Notons que la journée culturelle et scientifique a été animée par l’artiste musicien Jean Didier qui a brillamment interprété la chanson Congo ékolo monene » de feu Jacques Loubélo.


Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1-Les participants se tenant main dans la main en signe du vivre ensemble/ Adiac 2-La photo de famille immortalisant le moment/ Adiac