80e anniversaire de la libération de la France: une exposition itinérante en hommage aux compagnons organisée pour deux ansLa genèse de l'exposition commence dès 2022, après la découverte, dans les archives du Studio Harcourt, du portrait du général de Gaulle, posant solennellement en uniforme, en 1947, dans le célèbre studio parisien de l’avenue d’Iéna. En 2023, Christine Renard, directrice générale du Studio Harcourt, remet officiellement un tirage de cette photo au général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la libération, sous l’œil ému d’Anne de Laroulliere, fille du général de Boissieu et petite fille du général de Gaulle, par ailleurs vice-présidente de l’Association des familles des compagnons. Une exposition qui a du sens. « En effet, un lien indéfectible lie la fondatrice du Studio Harcourt à la résistance française », prônent les organisateurs. La création du Studio Harcourt est l’inspiration d’une femme qui croyait en la modernité de son époque et pensait que le portrait photographique supplanterait le portrait pictural… D’origine allemande, cette femme, Germaine Hirschfeld, a fui la France pour l’Angleterre par deux fois, une première fois à la déclaration de la Première Guerre mondiale, puis de nouveau en 1942. Visionnaire, elle était devenue Britannique en 1936, numéro de passeport 31650, délivré à Paris le 13 août et, grâce à son mentor Jacques Lacroix avec lequel elle avait fondé le Studio Harcourt, elle a pu échapper à la gestapo. Était-elle à Londres en 1942 ? Nul ne le sait… En revanche, elle revient bien en France à la libération et c’est en tant que citoyenne anglaise qu’elle témoigne en faveur de Jacques Lacroix en 1945. « Redevables à ceux qui ont libéré la France, nous sommes heureux d’exposer le portrait de quelques-uns de ces héros», annoncent les organisateurs. Issues d’un travail de recherche conjoint entre la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, établissement du ministère de la Culture qui conserve les archives du Studio Harcourt de 1934 à 1989, les archives personnelles du Studio et celles de l’Ordre de la libération ainsi que celles des familles des compagnons représentent plus de cent photos-portraits qui ont été retrouvées à ce jour. Ce qui signifie qu’environ 10% des compagnons ont été immortalisés par la pellicule et les techniques si particulières qui ont produit l’inégalée signature Harcourt. Cette exposition a été dévoilée au public depuis le 4 mars dernier et demeurera jusqu’au mois de juin dans les locaux de l’hôtel particulier du Studio Harcourt, dans son espace galerie du 6 rue de Lota, Paris seizième. Il est prévu qu’elle soit présentée à Charleville au second semestre 2024, puis à Strasbourg, au siège de la région, pour un discours du président de la République, Emmanuel Macron, lors de la clôture des festivités du quatre-vingtième anniversaire de la libération en novembre prochain. Elle sera ensuite accueillie aux Invalides, dans les salles du musée de l’Ordre de la libération au premier semestre 2025. Déplacée à Colombey-les-Deux-Églises au mémorial Charles-de-Gaulle pour le second semestre 2025, elle s’achèvera à Lille, en début 2026, ce qui devrait être sa dernière étape française. À l’issue de cette itinérance en France, les organisateurs envisagent de clôturer définitivement l’exposition à Brazzaville. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :1 et 2- L'exposition sur les compagnons de la libération
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