Les Dépêches de Brazzaville



Académie des beaux arts : création d’un nouveau département en conservation-restauration des œuvres


La création de ce département est  l’aboutissement d’un projet commun entre l’Académie des beaux arts et l’École nationale supérieure des arts visuels (ENSAV) La Cambre, de Bruxelles, a fait savoir aux Dépêches de Brazzaville Adeline Beuken, qui fait partie du projet.  Ce dernier est financé par la Wallonie-Bruxelles Internationale (WBI) et par le gouvernement congolais. « Depuis plus de deux ans, une équipe, composée de professionnels et de professeurs congolais et belges travaillent en synergie. L’objectif est de monter un cursus répondant aux exigences internationales en matière de conservation-restauration d’œuvres d’art », a-t-elle indiqué.

Le défi est de taille, reconnaît Adeline Beuken, car actuellement, il n’existe aucune formation de niveau universitaire dans cette discipline en Afrique centrale. « Ce département viendra donc pallier un manque important, étant donné que les conservateurs-restaurateurs ont un rôle primordial dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel, pour sa transmission aux générations futures. La vocation de cette formation est de s’ouvrir à l’internationale et de pouvoir accueillir des étudiants de toute l’Afrique », explique cette experte internationale qui dispensera des cours au sein de ce département.

Licence équivalant au Master 2 en LMD

À cet effet, souligne la conservatrice-restauratrice, le cursus proposé comprend deux spécialités : bois et céramique. Il s’étale sur trois années successives dont une année préparatoire de mise à niveau et deux années de licence. « Les professeurs et professionnels impliqués dans cette formation sont reconnus internationalement. Le diplôme obtenu sera une Licence en conservation-restauration d’œuvres d’art, qui sera équivalente, dans le système LMD, au niveau Master 2», fait-elle savoir. L’année préparatoire de cette nouvelle formation est accessible sur examen d’entrée. Pour postuler, le candidat doit avoir au minimum un diplôme de graduat (3 années de formation) en art plastique, en histoire de l’art, en archéologie ou en science dure (chimie, physique…), ou dans toute autre discipline proche. Lors de l’examen d’entrée, indique Adeline Beuken, les épreuves théoriques et pratiques porteront sur le sens de l’observation et de l’analyse; les connaissances théoriques et la culture générale; la sensibilité artistique; les qualités techniques et l’habilité manuelle des candidats. « La motivation est également évaluée et tient une place importante dans le processus de recrutement. » Le jury, fait-elle savoir,  sera composé de spécialistes conservateurs-restaurateurs, de théoriciens de l’art et d’artistes.

Adeline Beuken est conservatrice-restauratrice d’œuvres d'art et de matériels archéologiques. Elle est également spécialiste en développement durable et management du patrimoine culturel.


Dani Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Adeline Beuken