Les Dépêches de Brazzaville



Adoptions : « Il faut des excuses à la RD Congo ! », selon une ONG


La semaine dernière, la Commission italienne des adoptions internationales (CAI) a été sous les feux des projecteurs. Sa vice-présidente, Silvia Della Monica, est montée au créneau pour attaquer, sans autre formes de procès, des organismes d’adoption d’avoir assis en Italie « un système mafieux » leur faisant gagner des sommes folles. Sans trop d’égards pour la situation des familles, des enfants ont été emmenés en Italie alors qu’ils ne remplissaient pas, selon elle, les critères stricts requis. « Les associations agréées doivent s’assurer de l’adoptabilité des petits, faire les vérifications sur place. Ils ont été mandatés à le faire par le gouvernement italien. Et dans un pays comme le Congo, il faut être plus attentifs », assénait-elle au micro d’une radio. Ancienne juge antimafia en Sicile, Mme Della Monica se disait déterminée à mettre de l’ordre dans un « système qui prospérait depuis des années » à l’abri de tout contrôle sérieux.

Une des associations visées par ses attaques est l’Ai.Bi., l’Association italienne amie des enfants (Amici dei Bambini) qui estime ces critiques infondées et seulement justifiées par la peur des changements annoncés à la tête de la CAI. Des indiscrétions de presse ont, en effet, laissé filtrer que la hiérarchie de cette commission qui relève du ministère italien des Affaires étrangères serait sur le départ. A nettoyage, nettoyage et demi, donc.

L’association cite l’hebdomadaire Panorama selon qui la présidence de la CAI pourrait bientôt échoir à la ministre Maria Elena Boschi (actuelle sous-secrétaire dans le gouvernement Gentiloni), alors que la vice-présidence irait à la présidente du tribunal des mineurs de florence, Mme Laura Laera. Exit donc Mme Della Monica ?  L’Ai.Bi. semble se réjouir, bien entendu, de telles perspectives car elles signifieraient, selon elle, « la fin de trois années de paralysie à la CAI » !

« Il faut ramener la paix dans le système italien (des adoptions, Ndlr); valoriser la ressource famille; rétablir la confiance avec les pays d’origine (des enfants, Ndlr), et présenter des excuses à la République démocratique du Congo et à la Bulgarie ». Deux pays de provenance d’un grand nombre d’enfants adoptés au cours des cinq dernières années et que Mme Della Monica présentait comme ayant fermé un œil, si pas les deux, sur les adoptions déjà advenues. Elle affirmait que dans la chaîne des décisions, des responsables avaient pu se faire graisser la patte pour présenter comme adoptables des enfants qui ne devaient pas l’être. Le feuilleton va se poursuivre pour démêler le vrai du faux dans une affaire qui déchaîne les passions en Italie.


Lucien Mpama