Affaire Lassy Mbouity : des ONG de droits de l’homme expriment leur indignation« Nous avons appris tôt le matin du 21 mai 2025 que M. Lassy a été retrouvé, abandonné dans la rivière Madoukou à Poto-Poto, dans le 3e arrondissement de Brazzaville. Les premières images partagées par ses proches montrent M. Lassy visiblement affaibli et portant des stigmates sur différentes parties de son corps, preuve qu’il a été victime de torture et autres traitement cruels, inhumains et dégradants », a dénoncé le consortium de quatre organisations non gouvernementales (ONG) dont l’Observatoire congolais des droits de l’homme, le Forum pour la gouvernance et les droits de l'homme et le Centre des droits de l’homme et du développement. Rappelant certaines dispositions constitutionnelles, notamment les articles 15 et 25 qui disposent, entre autres, que « Tous les citoyens congolais sont égaux devant la loi et ont droit à la protection de l’Etat », le Capged « De ce fait, nous, organisations de la société civile œuvrant pour le respect des droits humains, ne pouvons rester silencieux face à ce qui s’apparente à une nouvelle violation des garanties les plus élémentaires accordées à tout citoyen, quelles que soient ses opinions, qu’il soit connu ou pas. Le droit au respect de son intégrité physique, le droit de ne pas être arbitrairement détenu ni être soumis aux actes de tortures, traitements dégradants et inhumains, prévus aux articles 9 et 11 de la Constitution congolaise, constituent le socle minimal sur lequel repose toute société se réclamant de l'État de droit », a précisé le consortium. D’après ces ONG, la protection des acteurs politiques, des lanceurs d’alertes et même des défenseurs des droits humains, quelle que soit leur orientation, constitue un marqueur essentiel de la santé démocratique d'une nation. « Les récentes violences consécutives à l’enlèvement subies par M. Mbouity et les menaces pesant sur sa famille soulèvent des questions fondamentales sur la capacité de notre société à préserver un espace de débat politique apaisé et sur la capacité des services de sécurité de sécuriser les personnes et leurs biens. À cet égard, nous encourageons les institutions en charge de la sécurité à mettre en œuvre des mesures de protection adaptées pour tous ceux qui, comme M. Mbouity, apparaissent particulièrement exposés en raison de leur engagement public », ont-elles suggéré. Elles ont, par ailleurs, demandé à l’Assemblée nationale d’interpeller le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation afin qu’il explique devant la représentation nationale les mesures prises pour décompter cette situation. Au procureur de la République, ces ONG demandent d’engager des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs de cet acte criminel. Aux commandants des forces de police et de gendarmerie, d’augmenter les mesures de sécurité autour des personnalités exposées en raison de leur engagement politique. Le gouvernement, quant à lui, devrait prendre les mesures nécessaires pour faire bénéficier à Lassy Mbouity des soins appropriés et le cas échéant accorder une évacuation sanitaire. Le Capged, enfin, a demandé aux missions diplomatiques de rappeler au gouvernement ses engagements en matière des droits humains et le respect du jeu démocratique. Parfait Wilfried Douniama |