Affaires sociales : le centre Songhaï de Louvakou marque ses premiers pas

La ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Emilienne Raoul, a visité le 7 août ce centre réalisé par le Projet d'appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Parsegd), cofinancé par le gouvernement congolais et la Banque africaine de développement. Sur une étendue de 200 hectares mise en valeur depuis le mois de juillet 2011, germent déjà quelques productions. En effet, le centre dispose actuellement de 10 hectares de soja récolté dont la production est estimée à 20 tonnes ; 1000 m2 de maïs, 2 tonnes d’arachide gousse produite sur 2 hectares ; 3 hectares de maraichage dont 1,5 hectares en phase de production.

La production animale qui devrait intervenir après les récoltes a finalement démarré depuis six mois avec la réception précoce de 44 porcelets d’environ 20 kg ; 90 ovins-caprins ; 5 aulacodes.  « Après six mois d’élevage, les résultats suivants ont été obtenus : 44 porcs d’environ 120 kg de poids moyen dont 29 en gestation et une mise bas d’une portée de 10 porcelets ; 80 ovins-caprins dont 5 mises bas enregistrées, 80% des femelles gestantes », a expliqué le coordonnateur du centre, Thierry Tanguy.

Au niveau de la production d’aliments de bétail, 40 tonnes d’aliments porc avec des ingrédients locaux et importés et 10 tonnes d’additifs concentrés pour ovins-caprins ont été produits. S’agissant de la formation, quinze jeunes apprenants sont admis au centre Songhaï de Louvakou. En dépit de cette moisson jugée bonne par les autorités, ce centre est aussi confronté à quelques problèmes. C’est ce qui justifie le non démarrage des activités liées à la production piscicole. En effet, cette activité n’a pas pu voir le jour par manque d’eau dans les étangs. Sa réalisation est tributaire de la construction d’une digue. Les autres difficultés sont liées au manque de financement qui ne permet pas la prise en charge des agents. Qu’à cela ne tienne, le coordonnateur du centre qui est un ancien agent d’Agri-Congo entend multiplier sa production dans les six prochains mois. « Dans six mois, le centre aura 500 porcelets, 500 tonnes d’aliments », a promis Thierry Tanguy.

Le Centre communautaire d’incubation des entreprises rurales de Louvakou, situé à environ 28 km de Dolisie, chef-lieu du département du Niari a été lancé au même moment que le centre Songhaï d’Otsendé, dans la Cuvette, en s’inspirant de l'expérience béninoise où le centre Songhaï est basé à Porto-Novo.  À Louvakou, la ministre Emilienne Raoul était accompagnée du sous-préfet d’Oyo, Roger Louzaya Mamingui qui a eu des mots justes pour apprécier le travail abattu dans le Niari. « Le centre de Louvakou a un jumeau qui s’appelle le centre Songhaï d’Otsendé dans le département de la Cuvette. Je suis très consolé par l’expérience, la manière et la sagesse du coordonnateur qui en six mois a fait des choses qu’on aurait pu faire pendant une période encore inimaginable», s’est-il exprimé, invitant le coordonnateur de Louvakou à venir apporter sa touche d’expérience à Otsendé. Selon lui, le but des autorités est de faire en sorte qu’un jour qu’il ait l’autosuffisance alimentaire au Congo, que le Congolais consomme ce qu’il produit.

L’inauguration suspendue à l’élaboration des textes

Emilienne Raoul dont la dernière visite à Louvakou remonte à février dernier, a  félicité toute l’équipe du centre pour le travail abattu puisque rien n’était gagné d"avance.  « Lorsque je suis passée ici il y a six mois, je disais qu’il faudrait qu’on instaure des échanges au niveau des deux centres pour adopter les meilleures pratiques. Nous avons visité, il y a eu beaucoup d’améliorations sur certains points que j’avais soulignés la dernière fois », a-t-elle indiqué.

S’engageant à déployer des efforts supplémentaires pour soutenir le centre, la ministre des Affaires sociales ainsi que les autres départements ministériels emboîteront le pas en se partageant des tâches afin de faire avancer cette œuvre qu’elle a lancée. Elle entend, par ailleurs, apporter des solutions immédiates à certaines préoccupations posées par la coordination du centre. Quant à l’inauguration officielle, Emilienne Raoul a précisé qu’elle était suspendue à la publication des textes qui sont en cours d’élaboration au cabinet afin de donner un cadre juridique à cet établissement.