Les Dépêches de Brazzaville



Afforestation : Colruyt Group prévoit de planter plus de douze millions d’arbres en RDC


Les arbres seront plantés sur un site de la province du Kwango, dans le sud-ouest de la RDC. Ce site, explique Colruyt, est pour plusieurs raisons un lieu idéal pour planter ces arbres : la province compte près de 5,2 millions d’habitants et s’étend sur environ 90 000 km2 , soit près de trois fois la superficie de la Belgique. Il y a suffisamment d’espace pour réaliser ce projet – qui devrait couvrir 100 km2 sans créer de conflits avec les activités de la population locale ; le Kwango est relativement facile d’accès grâce à la proximité d’une route nationale et de l’aéroport de N’djili à Kinshasa. Le site du projet est proche de la capitale provinciale Kenge (à environ 270 km de Kinshasa). Mais, plus important encore, la communauté locale, comme Colruyt, explique-t-on, comprend l’importance de ce projet. « Ensemble, nous allons mettre en place une pépinière et des activités de plantation et ainsi créer davantage d’emplois pour la communauté locale », indique l’entreprise. Le site sur lequel le projet sera réalisé, précise l’entreprise, est actuellement soumis à des déprédations (abattage d’arbres et destruction par le feu). Avec 10 000 ha, la nouvelle forêt sera deux fois plus grande que celle de Soignes, une forêt périurbaine d’environ 5 000 ha, située au sud-est de Bruxelles.

Capter, à terme, 120 000 tonnes de CO

En procédant de la sorte,  Colruyt Group veut capter et dès lors compenser l’équivalent des émissions directes découlant de ses propres activités et qui ne peuvent être réduites dans un délai acceptable. L’ambition, explique l’entreprise, est de capter, à terme, 120 000 tonnes de gaz carbonique (CO₂) et de viser zéro émission nette. « Cette étape majeure du plan de réduction du groupe, un investissement de quelque huit millions deuros, est abordée de manière très approfondie, avec la participation active des communautés locales. De cette manière, Colruyt Group veut faire une différence réelle et substantielle à long terme, à la fois pour la société et la planète », fait savoir l’entreprise.

De nombreuses opportunités en RDC

Opter pour la reforestation dans le cadre d’un plan de réduction des émissions de CO2, indique Colruyt, nécessite une grande superficie et la RDC possède la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Une forêt, selon l’entreprise, menacée et qui nécessite de multiples actions de la population, en termes de protection, de régénération et de plantation.  C’est dans ce cadre, rappelle-t-on, qu’en décembre 2020, le président Félix-Antoine Tshisekedi lançait le programme national de plantation « Un milliard d’arbres à l’horizon 2023* » et Colruyt Group souhaite contribuer à ce programme national de plantation d’arbres.

Des relations commerciales entre Colruyt et le Congo

Colruyt Group, rappelle-t-on, entretient des relations avec la RDC depuis de longues années. Des relations tout d’abord commerciales, par le biais des activités d’exportation de Colex et la distribution des produits des marques Everyday et Boni Selection. Mais aussi des collaborations dans les domaines de la production et de l’éducation. A ce sujet, ces dernières années, une filière durable garantissant un prix correct et des débouchés stables aux caféiculteurs de la coopérative Kawa Kabuya a été mise en place dans la région du Kivu, en collaboration avec Rikolto. En outre, fait-son savoir, depuis 2018, un projet de formation la complète, par le biais de Collibri Foundation, la fondation de Colruyt Group.

Des partenariats pour un projet à long terme

Pour Colruyt, le projet de plantation de ces arbres demande du temps et l’entreprise ne peut pas le réaliser seule. A cet effet, Colruyt sera conseillée par deux ONG locales : Cadim et Faja Lobi, d’ores et déjà actives dans la reforestation. L’entreprise belge s’adjoint également les services de Jurec, un bureau d’avocats de Kinshasa, chargé des contrats et autorisations. En Belgique, il sera fait appel à l’expertise scientifique de l’université de Gand, du jardin botanique de Meise et du Musée royal de l’Afrique centrale. Mais, précise l’entreprise, les premiers partenaires du projet resteront, sans conteste, les communautés locales. Avec la reforestation comme point d’ancrage, indique Colruyt, l’ambition est d’investir dans la population à travers des formations et la création de quelques centaines d’emplois sur une période de deux à trois ans. Des accords ont également été conclus pour la mise en place de programmes de formation en gestion forestière et en agriculture ainsi que pour la création d’une pépinière. À plus long terme, fait-on savoir, cela engendrera des filières agricoles durable, avec des modèles sédentarisés et respectueux de la forêt. En outre, explique-t-on, Colruyt Group contribuera à une infrastructure durable à vocation sociale, en parfaite concertation avec ces communautés. A ce sujet, « Smart Technics », une start up spécialisée dans la gestion de projets innovants au sein de Colruyt Group, sera responsable de la coordination et de l’organisation. Elle sera représentée par une permanence sur le site.

 Un milliard d’arbres à l’horizon 2023

« Un milliard d’arbres à l’horizon 2023 » est une initiative du président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, visant à lutter contre le changement climatique. L’objectif pour 2023 est de restaurer quatorze millions d’hectares de forêts tropicales afin de compenser quelque 3 150 millions de tonnes de CO2. Il s’accompagne d’une approche holistique soucieuse de développer l’agriculture durable sur un million d’hectares ; autonomiser deux millions de femmes ; engager un million de jeunes (écoliers) dans la cause climatique et l’éco-entrepreneuriat ; sortir de la pauvreté jusqu’à dix millions de Congolais ; et améliorer les conditions de vie dans quinze mille villages (eau potable, électricité, infrastructures…).


Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 Le site où seront plantés les arbres Photo 2 Vue d'un projet développé par Colruyt en RDC Photos Colruyt