Les Dépêches de Brazzaville



Africa poésie 2019 : le Congolais Cristell Mouanda Moussoki décroche le meilleur prix


Le concours s’est déroulé au Cameroun et a réuni plusieurs pays, à savoir la France, la Belgique, le Haïti, le Congo-Brazzaville, le Sénégal, le Bénin, le Cameroun, le Maroc.

Le jury a été présidé par Daouda Mbouobouo, écrivain-poète-juriste, président fondateur d'Africa poésie, président de la Société des poètes et artistes du Cameroun et vice-président de la Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques. Il avait comme membres le Pr Chantal Bonono, Arlette Chaumorcel et le Dr Mbaye Ndongo. Quatre meilleurs textes ont été choisis.

Le premier prix est revenu ainsi à "Lettre à Lumumba" de Tristell Mouanda Moussoki du Congo-Brazzaville ; "Et puis viendra l’hiver" de Nada Khairat du Maroc a obtenu le deuxième prix ; pendant que "J’ai pris le bon mot" de Cedric Daquin Awouafack du Cameroun a été classé troisième. Le quatrième prix a été décerné à " Regret noir de Alceus"  de Claude Bernard Elio du Haïti.

En attendant la cérémonie de remise de son prix qui aura lieu au Cameroun dans les tout prochains jours, Tristell Mouanda Moussoki s’est dit heureux de le remporter, tout en signifiant qu'il ne s’y attendait pas, au regard des écrivains venus des différents pays qui ont participé à ce concours.

Parlant de l’inspiration qui l’a animé à écrire ce texte sur Emery Patrice Lumumba, le jeune écrivain a déclaré : « "Lettre à Lumumba" est un texte en vers, un lyrisme marqué par la nostalgie des intempéries et la douleur perpétuelle. Le peuple congolais est sombré dans l’obscurité, il fallait qu’il y ait un poète qui brille parmi les dieux pour venir le sortir dans le désert. Je suis la lumière, il n’y a pas que Jésus-Christ qui ensemence la lumière parmi les peuples, il y a aussi les poètes... ».

Tristell Mouanda Moussoki a ajouté qu'il a choisi ce héros de la République démocratique du Congo parce qu'il est profondément marqué par la douleur qui prend corps dans ce pays et arrache le silence du peuple. « Le poète porte en lui le flambeau et c’est ce flambeau qui m’a permis de remporter le premier prix. Parce que je m’insurge contre la nuit qui prend ancrage dans le feuillage du temps. Lumumba fut un architecte de la paix. J’invoque le nom de Lumumba pour venir voir ce qui se passe actuellement en RDC, parce qu’il pleut. Ceux-là qui savent interpréter les allégories, le triangle isocèle vous diront qu’il pleut tout le temps en RDC, une pluie de sang. Je suis interpelé par ça... J’habite l’insurrection. Le grand poète Aimé Césaire, dans "Cahier d’un retour au pays natal", a dit que la poésie est une insurrection contre la poésie, donc je m’insurge contre ce qui se passe actuellement en RDC », a-t-il expliqué.  


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le jeune poète congolais, Tristell Mouanda Moussoki