Les Dépêches de Brazzaville



Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Mali et le Niger se retirent de la CPI


Les trois pays sahéliens, dirigés par des juntes militaires qui ont tourné le dos à l'Occident, ont annoncé leur retrait de la juridiction internationale basée à La Haye, aux Pays-Bas. Ils revendiquent une politique souverainiste et veulent créer une Cour pénale sahélienne.

La CPI est un « instrument de répression néocoloniale aux mains de l'impérialisme », affirment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces pays accusent l'accusent de cibler les pays moins privilégiés, faisant écho aux critiques du président rwandais, Paul Kagame, qui indiquait précédemment que la CPI avait un parti pris anti-africain.

Dans un communiqué commun, les trois pays alliés dans une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES), ont indiqué que cette décision prise « avec effet immédiat » s'inscrit dans leur volonté « d'affirmer pleinement leur souveraineté ». « La CPI s'est montrée incapable de prendre en charge et de juger des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des crimes de génocide et des crimes d'agression avérés », ont ajouté les États de l'AES.

Ils ont également précisé vouloir se doter de « mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice » et devraient prochainement créer une Cour pénale sahélienne.

Les pays de l'AES se sont notamment rapprochés d'autres partenaires comme la Russie. Ils sont, en outre, confrontés à des violences meurtrières des groupes jihadistes liés à Al-Qaida et à l'organisation État islamique.

Les forces de la junte militaire contrôlent le Burkina Faso, le Mali et le Niger, à la suite des coups d'État qui ont eu lieu dans ces pays entre 2020 et 2023. Ils constituent les trois seuls membres de la Confédération des États du Sahel.

Rappelons que la CPI a été créée en 2002 afin de poursuivre en justice les auteurs de génocides, de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et d'agression. Sur les trente-trois affaires ouvertes depuis sa création, toutes sauf une concernaient un pays africain.

Par ailleurs, le retrait d’un État ne prend effet qu’un an après le dépôt officiel du dossier auprès du secrétariat général de l’Organisation des Nations unies.


Yvette Reine Boro Nzaba