Les Dépêches de Brazzaville



Afrique : Odile Renaud-Basso explique la logique d’expansion de la BERD


La présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a précisé que rien n'est encore décidé sur « l'expansion » de la Banque et qu’il n'y a pas de liste de pays. Mais la situation de certains Etats a été examinée, sans toutefois qu’une quelconque décision soit prise.  « Cela nécessite une discussion plus approfondie et la décision sera préparée pour l'année prochaine », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que la BERD intervient beaucoup sur le secteur privé, pour  contribuer à l’ augmentation de projets et d'investissements. « Les pays [avec un secteur privé existant] ont également une sorte d'effet régional, créant une stabilisation dynamique au niveau régional. Donc plus la situation est bonne au Sénégal ou en Côte d'Ivoire, plus elle a d'impact sur les pays sahaliens », a-t-elle relevé.

Odile Renaud-Basso rappelle que les expansions de la BERD se sont faites, jusqu’ici, dans une logique d'accompagnement de la transition de pays importants et très proches du voisinage européen.  C’est donc dans  cette même logique que la Banque se dirige vers l’Afrique, dont « la stabilisation et le développement sont essentiels pour la stabilité de l'Europe », a-t-elle souligné. Mais elle reconnaît que « c'est une discussion complexe », convenant que « toute expansion serait progressive »,  et déplorant la suspension des discussions pendant la pandémie de Covid-19. En cause, « une énorme incertitude » créée par la crise, quant à la situation en termes de capital de la BERD.

Elle s’interroge donc sur la capacité de la BERD à se développer en Afrique,  et dans  plusieurs nouveaux pays sans augmenter de capital. Parmi  les projets ciblés par la présidente de la BERD en Afrique, il y a le financement vert, les infrastructures, en partenariat avec la Banque africaine de développement ( BAD).

Le partenariat entre la BERD et la BAD

En marge du Sommet sur le financement des économies africaines qui s’est tenu en mai à Paris, les deux banques, la BERD et la BAD ont signé un accord de partenariat, pour augmenter et consolider le financement des infrastructures et du secteur privé en Afrique. La présidente de la BERD avait défini les objectifs principaux de ce partenariat : « Le développement du secteur privé, le développement des marchés des capitaux, le financement d’infrastructures favorables à la transition énergétique. Dans ces domaines-là, on s’engage à regarder les projets sur lesquels on peut faire des cofinancements, pour améliorer l’efficacité de nos financements et aider les pays dans lesquels on intervient ». Ce partenariat devient indispensable pour relever l’un des défis majeurs pour accélérer la croissance en Afrique : le financement des infrastructures (routes, plateformes portuaires et aéroportuaires, production d’énergie). Le partenariat entre la BAD et la BERD insiste aussi sur le financement de tous les grands projets qui participent à l’atténuation des changements climatiques. Leur ampleur fait perdre chaque année à l’Afrique 7 à 10 milliards de dollars.


Noël Ndong