Les Dépêches de Brazzaville



Aide au développement : le Japon promet de mobiliser 1,5 milliard dollars en faveur de l’Afrique


Le gouvernement japonais entend mettre sur la table 1,5 milliard de dollars d’investissements qualifiés « d’impact » pour financer des projets en Afrique, en associant la JICA et les institutions financières privées. Tokyo revendique une double finalité pour ces fonds : répondre à des besoins concrets des pays africains (réduction des émissions de gaz à effet de serre, accès aux soins, renforcement des compétences), tout en permettant à des entreprises japonaises de dégager des retours financiers. Cette approche s’inscrit dans la logique de l’investissement d’impact, qui combine objectifs sociaux/environnementaux et recherche de rentabilité. Parmi les investissements envisagés figurent des parcs éoliens à grande échelle destinés à diminuer les émissions de CO2, ainsi que le financement d’une start-up opérant des établissements de santé pour élargir l’offre de soins. 

Le Japon met l’accent sur des initiatives à retombées durables, notamment le développement du capital humain, le renforcement des systèmes de santé locaux et le déploiement des énergies vertes. Défini comme tout placement générant un impact social, environnemental ou économique mesurable, l’investissement d’impact permet d’assurer un rendement financier. Deux principes fondamentaux guident ce type d’investissement : l’intentionnalité et l’additionnalité. Le premier concept implique une volonté explicite de produire un effet positif soit définie avant l’allocation des capitaux, tandis que le second signifie que l’investissement n’aurait pas eu lieu sans l’intervention de l’investisseur d’impact. 

Les rendements recherchés peuvent aller de très concessionnels à supérieurs aux taux de marché, selon la stratégie retenue. Le Japon cherche à se différencier d’autres partenaires du continent, en proposant des appuis financiers sociaux et économiques à long terme plutôt que des financements massifs d’infrastructures. Si l’annonce met en lumière une volonté d’engagement renouvelé, plusieurs défis restent à relever. Pour le gouvernement japonais, l’enjeu est aussi diplomatique, celui de renforcer sa présence en Afrique tout en proposant une alternative aux modèles de financement dominants.

La Ticad-9 se veut un cadre pour préciser les modalités opérationnelles de ce fonds annoncé et pour détailler les instruments financiers et partenariats qui permettront, selon le Japon, de concilier impacts durables et opportunités économiques pour les entreprises nippones.


Fiacre Kombo