Art : Barreto ou le troisième art sans mot dire
A l’évidence, Barreto est un homme discret, un contemplatif, un esthète amoureux de la nature. Il s’invente chasseur d’images dans le moindre détail de chacune d’elles qu’il saisit patiemment avec la précision d’une horloge, tel un sniper à l’instant T. C’est ainsi qu’il offre à nos regards cette fraction de seconde où se fige la beauté de l’existence qu’il traverse indifféremment à pied, sur sa bicyclette ou en automobile. Où qu’il soit, il marque le pas et s’émerveille d’un presque rien comme « Un dimanche sous la pluie » qui assemble des clichés nous parlant de fleurs, de coquillages, d’algues et d’eau vive. Plus loin, un feu sur la plage, des pirogues à l’horizon d’un jour qui tombe. Dans l’objectif de Bruno Barreto, la nature se veut cinq étoiles, on y croise des couchers de soleils, des ciels orageux, un surfeur sur la vague, des oiseaux, des insectes, des invitations au voyage et des paysages lointains ou familiers de notre République du Congo. Cela pourrait être assurément des cartes postales, voire un dépliant touristique, non point, ce sont de vraies œuvres du troisième art qu’est la photographie et qu’il partage humblement en échange de rien. A défaut de pouvoir parler de l’homme, Bruno Barreto me pardonnera sans doute de parler de son talent inné et de laisser sur la grande toile ses photographies parler plus encore à nos yeux éblouis ! Philippe Édouard Légendes et crédits photo :Une des photographies de Barreto/DR |