Les Dépêches de Brazzaville



Art : Barreto ou le troisième art sans mot dire


«  J’aimerai rédiger votre portrait pour "Les Dépêches de Brazzaville" ». Il est évidemment rare qu’un homme refuse les honneurs de la presse nationale et pourtant : «  Je ne suis pas à l’aise pour parler de moi, je n’en ai pas l’envie, merci pour cette pensée », m'a  répondu gentiment Bruno Barreto.  Ah ? Faisant donc contre mauvaise fortune de rédacteur, bon cœur d’amateur de photographies, il me faudra donc me contenter – et avec plaisir - de faire parler les clichés de ce photographe amateur, au sens noble du terme,  bien connu par ailleurs comme étant le taulier de Il Pepe Nero – Résidence la villa, un restaurant italien chic qu’il tient avec son épouse Sonia sur l’avenue Emeraude, à Pointe-Noire.  Car oui,  les clichés riches en couleurs de Baretto nous transportent irrésistiblement vers un ailleurs qui n’est que là où nous posons les pieds sans prendre le temps d’observer le monde.

A l’évidence, Barreto est un homme discret, un contemplatif, un esthète amoureux de la nature. Il s’invente chasseur d’images dans le moindre détail de chacune d’elles qu’il saisit patiemment avec la précision d’une horloge, tel un sniper à l’instant T.  C’est ainsi qu’il offre à nos regards cette fraction de seconde où se fige la beauté de l’existence qu’il traverse indifféremment à pied, sur sa bicyclette ou en automobile. Où qu’il soit, il marque le pas et s’émerveille d’un presque rien comme «  Un dimanche sous la pluie » qui assemble des clichés nous parlant de fleurs, de coquillages, d’algues et d’eau vive.  Plus loin, un feu sur la plage, des pirogues à l’horizon d’un jour qui tombe. Dans l’objectif de Bruno Barreto, la nature se veut cinq étoiles, on y croise des couchers de soleils, des ciels orageux, un surfeur sur la vague, des oiseaux, des insectes, des invitations au voyage et des paysages lointains ou familiers de notre République du Congo.  Cela pourrait être assurément des cartes postales, voire un dépliant touristique, non point, ce sont de vraies œuvres du troisième art qu’est la photographie et qu’il partage humblement en échange de rien. 

A défaut de pouvoir parler de l’homme, Bruno Barreto me pardonnera sans doute de parler de son talent  inné et de laisser sur la grande toile ses photographies parler plus encore à nos yeux éblouis !


Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Une des photographies de Barreto/DR