Les Dépêches de Brazzaville



Assemblée générale de l’ONU : l’Afrique dénonce deux poids, deux mesures


« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil », a déclaré Macky Sall, appelant l'ONU à mieux s’engager dans la lutte contre le terrorisme « avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents ».

En outre, le président de l’UA a rappelé la nécessité pour l’Afrique de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU. Pour lui, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus adaptée aux réalités présentes. L’Afrique, selon lui, doit sortir de la marginalisation qui consiste à la maintenir loin des décisions concernant le monde.

« L’Afrique a assez subi le poids de l’histoire, et elle ne veut plus être le foyer d’une nouvelle guerre froide, mais plutôt un pôle de stabilité et d’opportunité ouvert à tous ses partenaires », a précisé Macky Sall.

Une Assemblée générale sur fond de crises

A la tribune de l’ONU, le secrétaire général de l'organisation, António Guterres, a mis en garde les dirigeants du monde entier contre un « hiver de grogne » et les divisions géopolitiques.

Evoquant la guerre en Ukraine, il a déclaré : « La guerre a déclenché une destruction et une violation massive des droits humains et du droit humanitaire international. Des milliers de civils sont morts, des millions de personnes sont déplacées et des milliards d'autres sont impactées ». Par ailleurs, António Guterres a affirmé que ce sont les divisions géopolitiques qui amèneront la planète à sa perte, avertissant surtout la fracture entre les pays de l’Ouest et du Sud.

Le patron de l’ONU a également plaidé pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique. Il a été suivi quelques heures plus tard par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé lors de son discours à une sortie « digne » pour toutes les parties à la guerre en Ukraine. « Nous continuerons d'intensifier nos efforts pour mettre fin à la guerre  sur la base de l'intégrité territoriale et de l'indépendance de l'Ukraine », a-t-il ajouté.

Le président turc a dit aussi espérer que « la guerre ne puisse l'emporter » et qu'un « processus de paix équitable triomphe », en rappelant que par deux fois depuis le début de la guerre, la Turquie avait réussi à réunir les représentants de la Russie et de l'Ukraine à Antalya, dans le sud du pays, et à Istanbul.

De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a accusé la Russie d'avoir provoqué un « retour à l'âge des impérialismes et des colonies en Europe en ayant envahi l'Ukraine fin février. La France le refuse et recherchera obstinément la paix », ajoutant que « la Russie ne saurait imposer sa volonté par des moyens militaires ». « Ceux qui se taisent aujourd'hui servent malgré eux, ou secrètement avec une certaine complicité, la cause d'un nouvel impérialisme, d'un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n'est possible », a déploré Emmanuel Macron.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, s'est ensuite exprimé en mettant en avant son pays comme étant « une référence dans le monde entier » et ce, dans le contexte de la menace globale engendrée par la guerre en Ukraine.


Yvette Reine Nzaba