Brigade spéciale de la Monusco: premier test d’efficacité face aux groupes armés

C’est jeudi  que  l’ultimatum lancé par la Monusco à l’endroit de tout porteur d’armes à feu à Goma a expiré. La mission onusienne qui a cru se servir de ce moyen de pression pour dissuader les groupes armés à déposer leurs armes devrait déchanter car l’objectif visé n’a été atteint que partiellement. La moisson récoltée dans les sites de dépôt d’armes installés, en l’occurrence les bases de la Monusco et les stations de la police et des Fard, n’aura pas été à la hauteur des attentes. Des sources locales, il s’avère que les groupes armés concernés par cet appel de la Monusco, notamment le M23, ne se sont pas pliés à cette exigence et ont continué à se comporter comme si de rien n’était. « Nous considérons que cette mesure ne nous concerne pas car nous ne sommes ni à Goma, ni sur l’axe Goma-Sake », a déclaré Bertrand Bisimwa, président du mouvement rebelle.

Les rebelles du M23 poursuivent allègrement leurs rackets contre la population civile plus que jamais assujettie à leurs fantasmes. Pendant que l’ultimatum de la Monusco courait, le M23 imposait une collecte de fonds spéciale auprès des habitants de Rutshuru et des territoires sous occupation à titre d’efforts de guerre, apprend-on. En même temps, des rumeurs persistantes faisaient état d’une éventuelle attaque de Goma que préparerait ce mouvement armé en réaction à l’ultimatum lancé par la Monusco. Il appert clairement, d’après des sources locales, que le M23 est décidé d’affronter la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco qui, jusqu’au 1er août, tardait encore à entrer en action.

Tout un test pour la Brigade spéciale d’intervention qui vient de délimiter sa zone d’influence longue d’une vingtaine de kilomètres qui, dans un premier temps, reliera l’axe Goma-Saké avec une possibilité d’être élargie vers d’autres entités administratives du Nord-Kivu. Cette zone avait été délimitée en tenant compte des moyens d’action militaire dont dispose le M23, a expliqué le commandant de la Monusco, le général Alberto Dos Santos Cruz avant d’ajouter que « tout réfractaire au désarmement dans ladite zone sera traqué ». Très peuplé avec des villages faisant l’objet d’attaques récurrentes du M23, l’axe Goma-Saké sera dorénavant sous forte protection de la Brigade d’intervention de la Monusco et de la Brigade du Nord-Kivu de la Mission.

Face à la résistance des groupes armés tendant à défier la Monusco, celle-ci est appelée à passer immédiatement à l’offensive. Concrètement, il s’agira de désarmer les récalcitrants à travers des modes d’action du genre « bouclages, fouilles et conduite des patrouilles intensives ». Ce qui ne va pas s’effectuer sans heurts. Organisé pour parer à cette éventualité, le M23 paraît ne pas céder à ce qu’il considère comme une intimidation de la Monusco. À cette dernière de lui démontrer le contraire. La crédibilité de la force spéciale d’intervention est plus que jamais mise à rude épreuve.