Les Dépêches de Brazzaville



Burkina Faso : la Cédéao suspend le pays de ses instances dirigeantes


Demandant la libération du président Kaboré ainsi que des autres responsables arrêtés, le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, a précisé que pareillement aux cas du Mali et de la Guinée, le Burkina Faso doit à son tour être suspendu de toutes les instances de l'organisation sous-régionale. Car, c’est une sorte de passage obligé après tout acte de coup d'État.  

« Il s'agit d'une rupture de l'ordre constitutionnel et dans ce cas de figure, nous avons notre protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance », a-t-il ajouté. Il a spécifié que ce protocole comprend trois dispositions majeures, à savoir toute accession au pouvoir doit se faire par des élections démocratiques, toute prise de pouvoir antidémocratique est interdite, l'armée est apolitique et républicaine.

Privilégier le dialogue

Pour les chefs d’Etat, en suspendant le Burkina Faso de toutes ses instances, la Cédéao assurera le service minimum. Pour ce faire, il n’y aura pas de sanctions économiques ou ciblées pour l'instant et le dialogue doit avant tout être privilégié. C’est pour quoi, le 29 janvier, des chefs d'état-major de la sous-région se sont rendus à Ouagadougou pour entamer le dialogue avec la junte.

« Après cette rencontre, s'ensuivra l'arrivée d'une mission politique le 1er février avec une délégation de ministres ouest-africains qui feront une mission de travail à Ouagadougou. Le résultat de ces deux déplacements de hauts niveaux sera étudié lors d’un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao, qui se tiendra jeudi à Accra », précise Jean-Claude Kassi Brou. Il conclut que l'organisation sous-régionale va aussi chercher à éclaircir et à échanger sur les grandes questions qui minent les Etats membres, notamment évaluer le degré de ralliement des forces armées au putsch.  


Rock Ngassakys