Les Dépêches de Brazzaville



CAN 2021 : la Gambie et Musa Barrow n'ont "rien à perdre" face au Cameroun


Comment se présente ce quart de finale face au Cameroun ?

Musa Barrow (M.B) :  Ce ne sera pas un match facile, mais en tant que joueur, on attend avec impatience ce genre de compétitions et de grands matches. Nous n'avons rien à perdre et ils ont quelque chose à perdre parce qu'ils sont le pays hôte. S'ils perdent, ce sera une véritable catastrophe pour eux.

Quel est l'écho de vos exploits en Gambie ?

M.B : Après le match (8e contre la Guinée) mon grand-frère m'a appelé et j'ai pu voir les gens qui célébraient dans la rue. Tout le monde est heureux au pays. Pour le football gambien, c'est déjà un succès. Nous étions les outsiders en arrivant à ce tournoi. Personne ne pensait que nous allions atteindre ce stade de la compétition, mais nous avons de bons joueurs. L'entraîneur est bon. Il essaie de construire son équipe, de façonner son style. Ce coach nous a apporté l'esprit collectif, ce qui était le plus important. On peut dire que nous n'avons pas de stars, nous jouons en équipe, gagnons en équipe. Personne ne peut critiquer le coach, les résultats et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il fait du bon travail et nous sommes heureux de travailler avec lui.

Quel est le style des "Scorpions" ?

M.B : Avant, nous attaquions beaucoup et nous perdions tant de matches... Mais maintenant nous défendons ensemble, nous attaquons ensemble, nous gagnons ensemble, nous perdons ensemble. L'unité de cette équipe, le lien, est si fort qu'il nous aide à gagner chaque match.

Désormais, vous êtes des ambassadeurs de la Gambie...

M.B: C'est une petite nation, la Gambie. Nous aimons le football. Les gens apprennent le football dans la rue, alors venir à cette CAN, atteindre ce stade est un grand progrès et cela va porter le nom de la Gambie au plus haut niveau. Les gens vont commencer à recommander la Gambie comme une nation qui a de bons joueurs. C'est une bonne chose pour nous.

Vous jouez à Bologne, en Serie A italienne, êtes-vous une des stars de l'équipe ?

M.B : Pendant les qualifications, d'autres joueurs ont mieux joué que moi, donc même si vous êtes un grand joueur, vous devez gagner votre place, vous devez tout donner. C'est ce que j'ai fait. Pendant la préparation, je me suis entraîné. C'est notre première fois à la CAN. Qui sait quand nous reviendrons ? Je dois donc vivre et profiter de ce moment et c'est ce que je fais.

Comment êtes-vous arrivé en Italie ?

M.B : J'ai eu la chance de voyager, et de faire des essais à l'Atalanta (Bergame). Ils ont apprécié et j'ai eu la chance de devenir professionnel. Il a fallu lâcher l'éducation pour le football, mais je suis heureux que ça ait marché pour moi, et très fier.

Qu'avez-vous appris du football italien ?

M.B : En regardant d'où je suis parti, en atteignant ce stade, je me sens tellement heureux et fier. Un entraîneur comme (Sinisa) Mihajlovic (Bologne) m'a beaucoup aidé, (Gian Piero) Gasperini (à l'Atalanta Bergame), le premier entraîneur que j'ai eu quand j'étais en équipe de jeunes... Ils ont tous joué un rôle dans ma carrière. En venant à Bologne, Mihajlovic a joué un rôle énorme dans ma carrière, donc je suis très heureux et je ne pourrai jamais assez le remercier.

En dehors du foot, qu'aimez-vous de l'Italie ?

M.B : J'adore l'Italie et sa culture, j'ai aimé chaque moment passé à l'Atalanta. Bologne est une très belle ville, avec beaucoup de jeunes, une ville universitaire, j'aime beaucoup cette ville. Et j'aime beaucoup la nourriture italienne, surtout les lasagnes et le risotto. Et j'aime beaucoup les desserts et pâtisseries de Bombocrep, un des mes endroits préférés à Bologne !"

Propos recueillis par Andy Scott et Ekaterina Anisimova


AFP

Légendes et crédits photo : 

Musa Barrow, auteur du but historique en 8e de finale, aborde le match face au Cameroun sans pression et avec un grand sourire (Charly Triballeau / AFP et Issouf Sanongo/AFP)