Capitales africaines de la culture : Marrakech top départ du projet panafricain
Pour cette nouvelle mission, les appétits sont grands pour Mahi Binebine qui souhaite réenchanter la culture africaine à travers des ressources et savoir-faire issus non seulement du Maroc mais aussi des pays voisins. Au programme de ce rendez-vous : un jardin africain arborant des sculptures ; une exposition itinérante de peintures "Prête-moi ton rêve", présentant une trentaine d'artistes majeurs du continent ; un salon littéraire ; des concerts ; des défilés de mode aux couleurs africaines, des festivals, etc. Le panafricanisme culturel au service du continent L’idée de ce projet panafricain a été émise, pour la toute première fois, lors des débats du 4e Sommet Africité, à Nairobi (Kenya) en 2006. Les collectivités territoriales du continent, réunies dans le cadre des CGLU, avaient pris conscience du manque d’un maillon culturel stratégique en Afrique. De l’autre côté, Mahi Binebine s’est notamment insurgé sur le fait qu’en Afrique, les gens ne rêvent plus de chez eux, mais plutôt de l’Occident. « Un artiste africain ne devrait pas avoir à aller loin, en Europe ou aux Etats-Unis par exemple, pour se lancer ou vivre de son art. Un spectateur ne devrait pas avoir à changer de continent pour contempler le travail d'artistes africains. Il est temps que les populations accèdent plus facilement à cette offre culturelle sur le continent, que ses artistes soient mis en réseau et démontrent leur capacité à être moteurs d'une économie locale », a-t-il déclaré à l’AFP. Au bout d’une lente fermentation, le projet se concrétise finalement avec Marrakech comme « Capitale africaine 2020 ». Le but étant de choisir chaque trois ans, une ville africaine qui sera l’ambassadrice des cultures du continent, pendant une année, à travers une large programmation vivante et diffusable dans d’autres villes et pays. Selon Jean-Pierre Elong Mbassi, un urbaniste camerounais, secrétaire général des CGLU-Afrique et directeur des Capitales africaines de la culture, il s’agira précisément de rapprocher les Africains en mettant en avant la richesse et la diversité de leurs cultures ainsi que de renforcer le dialogue entre artistes et opportunités économiques du secteur culturel sur le continent. « L’Afrique a à la fois choisi de se mettre dans les pas de l’Europe tout s’en différenciant. Nous voulons inventer un nouveau rapport avec la nature et une nouvelle humanité fondée sur plus de solidarité », a-t-il souligné. Le financement de ce rendez-vous repose sur le comité d’organisation des Capitales africaines de la culture, avec le soutien de partenaires institutionnels internationaux, mais aussi des mécènes. L’objectif n'étant que public et privé associent leurs forces, et les villes y participent également, puisque les industries culturelles sont aussi pourvoyeuses de fonds et d’emplois. Notons qu’après Marrakech devrait suivre Kigali, déjà sur les rangs. Une candidature convoitée par Dakar, la capitale sénégalaise, qui souhaite aussi abriter la prochaine édition prévue pour 2023. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :Une vue de Marrakech/DR |