Les Dépêches de Brazzaville



Catherine Samba-Panza : "Je suis l’exemple même de l’intégration sous-régionale"


Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la Centrafrique Je suis l’exemple même de l’intégration sous-régionale tant souhaitée dans la sous-région Cémac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale). Mon brassage culturel constitue un enrichissement qui me donne une ouverture d’esprit et m’interdit toute xénophobie. Au plan international, j’ai une longue expérience de l’observation électorale dans plusieurs pays de la sous-région, sous le label de la Cééac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale).

La RCA, notre pays, traverse l’un des pires moments de son histoire, marqué par une insécurité généralisée, des actes de violence sans précédent sur fond de considérations interreligieuses, de violations massives des droits de l’homme et de milliers de déplacés internes et externes. Le pays est au bord du gouffre et de l’implosion. Face à cette situation catastrophique, la communauté internationale, notamment les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la Cééac, et la France, sont venus à notre chevet. Mais nous, Centrafricains, devons assumer notre part de responsabilités en nous engageant corps et âme pour une sortie durable de la crise actuelle.

Aujourd’hui, plus que jamais, le pays a besoin d’un leader en mesure de rassembler et réconcilier les Centrafricains, de redonner espoir aux uns et aux autres, de répondre à l’urgence sécuritaire et humanitaire, de relancer la machine administrative et économique grippée et de redonner confiance à nos partenaires au développement.

J’ai vécu la crise de bout en bout, avec les populations. Cette situation chaotique qui interpelle toute sensibilité nationale, éprise de paix, de justice, de prospective m’a interpellée. C’est pourquoi je réitère solennellement mon engagement en tant que président de la République, chef de l’État de transition afin de jeter les bases de la création d’un mécanisme idoine pour l’inversion à terme des tristes tendances évoquées. Je sais que je suis capable d’assumer cette responsabilité, et ce à plusieurs titres. D’abord parce que des femmes, dans de pareilles circonstances de situation de crise et de postconflit en Afrique et ailleurs, ont fait la preuve de leur capacité à gérer ces situations. Ensuite parce que j’en ai les capacités, forte de mon expérience dans le domaine du dialogue et de la réconciliation, de la médiation, de la gouvernance démocratique et économique.

Je mesure à sa juste valeur la lourde responsabilité qui m’incombe en vue de mener à son terme cette transition. Pour relever les nombreux défis qui nous attendent, il nous faut absolument rompre avec le mode de gouvernance actuel. Notre plan d’action s’articule autour des principaux axes suivants : restaurer en urgence un climat de dialogue pour la paix et la cohésion sociale ; restaurer la sécurité et l’autorité de l’État ; répondre aux urgences humanitaires ; poursuivre tous les objectifs de la transition et particulièrement le retour a la légalité constitutionnelle ; relancer les activités économiques par l’instauration d’un partenariat public-privé plus actif. La mise en œuvre de ce plan d’action ne pourra se faire sans le concours de tous les Centrafricains sans exclusive.

En outre, je me dois de rendre compte de ma gestion à la fin de la transition qui sera ponctuée par l’organisation des élections présidentielle et législatives dont je m’emploierai à ce qu’elles soient justes, équitables et transparentes. Ce sera la victoire d’une Centrafrique nouvelle et unie qui se devra de panser ses plaies dans la cohésion sociale. 

 


Catherine Samba-Panza

Légendes et crédits photo : 

Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la Centrafrique ©DR