Les Dépêches de Brazzaville



Célébration : le monde va fêter le 20 février la Journée de la justice sociale


Dans ouvrage intitulé « Théorie de la justice de 1971 », le libéral John Rawls écrit : « Une société est juste si elle respecte trois principes dans l’ordre : garantie des libertés de base égales pour tous, égalité des chances, maintien des seules inégalités qui profitent aux plus défavorisés ».

 La justice sociale consiste ainsi à transformer les relations et les ordres sociaux injustes et violents par la sensibilisation, l'organisation systématique et la mobilisation des personnes politiquement, économiquement, écologiquement et socialement marginalisées et opprimées. Selon les Nations unies, il existe cinq façons de lutter contre le racisme et l'injustice, notamment écouter et amplifier la voix des Noirs, dénoncer le sectarisme et le discours haineux, enseigner aux enfants la compassion, l’équité et les droits de la personne, défendre les personnes victimes de harcèlement et intervenir s’il n’est pas dangereux de le faire.

Plusieurs textes des Nations unies estiment que s'il est bien une notion aussi peu et mal partagée sur les différents continents, c'est celle de la justice sociale. En proclamant la Journée mondiale de la justice le 20 février, l'Assemblée générale des Nations unies a certainement mesuré la distance qui séparait le vœu de certaines réalités sur le terrain. Pour elle, en effet, les États membres devraient célébrer cette journée avec faste en organisant des activités concrètes visant à promouvoir les buts et les objectifs proclamés lors du sommet mondial pour le développement social. Ainsi, tous les gouvernements du monde sont appelés à faire de l’élimination de la pauvreté et du chômage l’une de leurs priorités. Le renforcement de la justice, la promotion de l’équité, la démocratie, la participation et la transparence ont été et demeurent des axes de travail proposés par l'Assemblée.

Celle-ci reconnaît que le développement et la justice sociale sont indispensables à l'instauration et au maintien de la paix ainsi que de la sécurité au sein des nations et entre elles. A leur tour, ces deux notions ne peuvent être atteintes en l'absence de paix et de sécurité ou en l'absence du respect de tous les droits de l'homme et libertés fondamentales. En outre, la mondialisation et l'interdépendance ouvrent de nouvelles opportunités grâce au commerce, aux investissements, aux flux de capitaux et aux progrès technologiques, y compris les technologies de l'information, pour la croissance de l'économie mondiale et le développement tout comme l'amélioration des niveaux de vie dans le monde. Toutefois, il reste de sérieux défis, notamment de graves crises financières, l'insécurité, la pauvreté, l'exclusion et les inégalités au sein des sociétés et entre elles, ainsi que des obstacles considérables à une intégration plus poussée et à une pleine participation à l'économie mondiale pour les pays en développement ainsi que pour certains pays à économie en transition.

Mais d'où nous vient la justice sociale ?

Parler de justice sociale amène invariablement à s’interroger sur l'origine réelle de cette notion. Habituellement, les historiens situent l'émergence de ce combat au début du XXe siècle, à l'époque des premières réactions organisées contre la société industrielle toute puissante et son étalage des richesses qui côtoyaient l'extrême pauvreté de la classe ouvrière.

Les combats menés alors ont permis, d'une part, une réelle prise de conscience et, d'autre part, des avancées notables dans le droit du travail, au moins dans les pays dits développés. Les uns y ont vu l'influence directe de la pensée marxiste, les autres ont davantage reconnu l'affirmation d'un courant de pensée humaniste en lien avec l'émergence de la doctrine sociale de l'église promue par le pape Léon XIII.

Notons que le thème de cette année sera axé sur les recommandations visant à renforcer la solidarité mondiale et à rétablir la confiance dans les gouvernements en  surmontant les obstacles et en libérant les opportunités pour la justice sociale. La justice s'organise en trois voies: pénale, pour les actes coupables; civile, pour les conflits entre personnes et administrative, pour les conflits avec les administrations. Grosso modo, les Nations unies pensent que la justice fait respecter les règles de la vie en société et dissuade les individus d'empiéter sur les droits des autres. Elle protège en priorité les personnes les plus vulnérables.

 

 

  


Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Image symbolisant la justice sociale dans le monde