Cémac : le budget communautaire chiffré à plus de 85 milliards FCFA
Le président de la Commission de la Cémac, Baltasar Engonga Edjo'o, a rappelé que ce budget a été élaboré dans un contexte marqué par les défis persistants du recouvrement de la Taxe communautaire d'intégration (TCI). Selon lui, la communauté fait face à d'importantes difficultés, principalement liées au faible taux de reversement de la TCI. Une situation qui influe sur le financement des activités dans l’espace communautaire, compromettant la mise en œuvre du Plan d'action de la communauté, ainsi que les initiatives de renforcement des capacités des institutions communautaires. Prenant acte du rapport de l'auditeur interne de la communauté, le Conseil des ministres a requis le renforcement des services de l'audit interne, réaffirmant la nécessité d'un audit interne annuel et d’un audit externe systématique de l'ensemble des institutions et des programmes de la communauté. C’est ainsi qu’il a décidé de la création d'un comité de l’audit chargé d'assurer le suivi des conclusions et des recommandations des audits internes et externes, confiant à la République gabonaise la responsabilité d’en proposer l’ossature. Le Conseil, par ailleurs, a instruit le président de la Commission de la Cémac d'accélérer l'élaboration des manuels de procédure à l'effet de les présenter à l'occasion d'une session extraordinaire. S'agissant de la situation financière de la Communauté, il a exhorté tous les Etats membres à faire application de l'Acte additionnel instituant un Mécanisme autonome de recouvrement de la TCI afin de permettre aux institutions communautaires de disposer des moyens de leurs missions. Les ministres de l’UEAC ont également encouragé la Commission à effectuer la mission qu'elle envisage de conduire auprès des services compétents des États membres afin d'exécuter les hautes instructions de la 43e session du Conseil des ministres. Traduire les résolutions de Brazzaville en actions immédiates sur le terrain Le Conseil a noté avec satisfaction les efforts entrepris par la Commission en vue d'instaurer une plus grande transparence dans la gestion des ressources de la communauté et pour assurer l’apurement de la dette de l'ensemble des institutions ainsi que vis-à-vis des partenaires au développement. Il a ensuite adopté le rapport de surveillance multilatérale 2024, assorti des perspectives 2025 et 2026, et pris connaissance des grandes orientations politiques économiques des États membres et des institutions de la Cémac pour l'année 2026. Conscients des difficultés rencontrées dans la conduite du processus Free Roaming dans l'espace Cémac, les participants se sont engagés à prendre des dispositions auprès des ministres sectoriels compétents pour la finalisation de ce projet. Présidant la cérémonie, le président du Conseil des ministres de l’UEAC, Ludovic Ngatsé, s’est félicité des résultats obtenus. « Les résolutions que nous avons adoptées n’auront de valeur que si elles se traduisent par des actions concrètes et des résultats tangibles pour nos populations. Le chemin entre la salle de conférences et le terrain doit être raccourci. Je lance un appel pressant à tous les acteurs concernés : gouvernements, commission, institutions communautaires, secteur privé et société civile pour que chacun assume pleinement ses responsabilités dans la mise en œuvre de nos décisions », a-t-il exhorté. Pour lui, l’adoption du budget communautaire exercice 2026 constitue l'aboutissement d'un processus participatif et transparent. « Ce budget en progression de 2,42 % par rapport à 2025, reflète notre volonté commune de rationaliser nos dépenses tout en préservant les moyens nécessaires à la réalisation de nos projets prioritaires d'intégration », a déclaré le ministre de l’Economie, du Plan et de l’Intégration régionale, précisant que la Commission de la Cémac devra assurer un suivi rigoureux de l'exécution budgétaire et en rendre compte régulièrement des progrès accomplis. Il a également encouragé toutes les parties prenantes à finaliser le dossier projet Caps conformément aux recommandations du Comité des ministres en charge des Hydrocarbures. Il s’agit, a précisé Ludovic Ngatsé, d’un projet intégrateur prioritaire de la communauté en matière d'énergie. Concernant la mise en œuvre de la décision portant interdiction d'exporter les bois tropicaux sous forme de grumes dans le bassin du Congo, il a rappelé que le signal politique fort envoyé aujourd'hui doit se traduire par des actions immédiates sur le terrain. Les États membres devront, quant à eux, mettre en place des mesures nationales nécessaires à la mise en œuvre des décisions communautaires. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :1-Baltasar Engonga Edjo'o et Ludovic Ngatsé/ DR
2- Les participants/DR |