Les Dépêches de Brazzaville


Centrafrique : la France déploie des drones tactiques dans le pays


Ces drones vont appuyer la mission militaire des Nations unies (Minusca), comme l’a annoncé la Minusca et l’état-major des armées françaises. « Les armées françaises ont proposé à la direction des opérations de maintien de la paix de l’ONU, la contribution d’une unité de drones tactiques au sein de la force de la Minusca », a indiqué mercredi le porte-parole de la mission militaire des Nations unies, Vladimir Monteiro, dans un communiqué. « Les drones tactiques - et pas de combats - doivent servir à des missions de renseignement, afin de "mieux appréhender la menace que font peser certains groupes armés sur les populations civiles et l’intégrité territoriale », a ajouté Vladimir Monteiro.

L’état-major des armées françaises a confirmé cette information et précisé que « depuis le 20 mai, le détachement, composé d’une centaine de militaires, est pleinement opérationnel et met en œuvre des drones SDTI du 61e Régiment d’artillerie de l’armée de terre stationné à Chaumont ». Ces drones représentent une nouvelle forme de l’engagement des armées françaises en Centrafrique, selon l’état-major, qui rappelle que 50 militaires français sont présents au sein de l’EUTM-RCA, une mission de formation de l’armée centrafricaine mise en place par l’Union européenne.

Réagissant dans le journal Ouest-France à l’envoi des drones en Centrafrique, Thierry Vircoulon, spécialiste de la région et chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI) a dit que ce déploiement ne servira à rien. « Un drone est juste une caméra avec des ailes, après si la force sur le terrain n’est pas réactive (NRD : les Casques bleus de l’ONU sont une force défensive), ça ne sert pas à grand-chose d’avoir les infos visuelles », a-t-il estimé.

La Centrafrique peine à se relever du conflit de 2013 débuté avec le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, suscitant la contre-offensive des milices d’autodéfense anti-balaka. C’est grâce à l’intervention de la France avec la mission Sangaris (décembre 2013 - octobre 2016) et de la Minusca qui compte environ 12.500 hommes que le pays a retrouvé le calme dans la capitale Bangui, mais pas dans l’intérieur du pays qui connaît un regain de violences depuis novembre.


Nestor N'Gampoula