Les Dépêches de Brazzaville



Changement climatique : les chocs risquent d'aggraver la situation des points chauds déjà fragiles


Les chocs climatiques entraînent une détérioration des conditions de sécurité et les missions de maintien de paix de l'Organisation des Nations unies (ONU) prennent des mesures pour s'adapter, qu'il s'agisse de réduire leur empreinte carbone ou de faire face à une myriade de conséquences connexes. « Étant donné les liens de plus en plus étroits entre le changement climatique, la paix et la sécurité, ainsi que les changements plus larges de la dynamique des conflits dans les zones où nous travaillons, nous devons continuer à nous adapter », a déclaré Jean-Pierre Lacroix. Le dernier rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat montre que le climat et les risques tels que la perte de biodiversité et les conflits violents interagissent de plus en plus. 

Au cours des dernières années, la plupart des opérations de paix de l'ONU ont été confrontées à des dangers et à des défis politiques plus importants, a rappelé Jean-Pierre Lacroix. « Les problèmes transfrontaliers, la dégradation de l'environnement et les phénomènes météorologiques extrêmes, amplifiés par le changement climatique, remettent de plus en plus en question notre capacité à mettre en œuvre nos mandats », a-t-il ajouté.

Sur les seize pays les plus vulnérables au changement climatique, neuf accueillent une mission des Nations unies sur le terrain (Afghanistan, Centrafrique, République démocratique du Congo, Haïti, Mali, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Yémen). Notant qu'en 2021 et 2022 six pour cent de l'électricité utilisée par les opérations de paix de l'ONU a été produite à partir de sources d'énergie renouvelables. Jean-Pierre Lacroix a salué de nouvelles initiatives telles que le partenariat entre le Népal et les États-Unis pour déployer un système solaire hybride à grande échelle à Rumbek, au Soudan du Sud. 

Il a souligné que la réunion ministérielle sur le maintien de la paix de l'ONU 2023, qui se tiendra au Ghana, en décembre, fournira des occasions supplémentaires de renforcer les efforts en générant des promesses qui répondent aux besoins. L'ancien président colombien et lauréat du prix Nobel, Juan Manuel Santos, a appelé le Conseil de sécurité à agir davantage.


Noël Ndong