Les Dépêches de Brazzaville



Climat des affaires : promesse du gouvernement de combiner actions et sanctions pour les réformes économiques


Décrivant une situation chaotique en des termes très durs, le Premier ministre, Bruno Tshibala, a promis d'intégrer les différentes recommandations dans sa stratégie future. Le patron de l’exécutif national a annoncé son intention de s'attaquer sans état d'âme à toutes les entraves. Par ailleurs, un atelier spécial sur le système fiscal se tiendra prochainement à Kinshasa pour répondre aux enjeux et défis qui s'imposent au pays dans ce domaine. Bruno Tshibala n’a pas dévoilé une politique globale sur le climat des affaires et des investissements, mais il n’a pas manqué d’en établir quelques grandes lignes initiées d'ailleurs au lendemain de sa prise de fonction. D'abord, les efforts du gouvernement central semblent se concentrer sur le système fiscal du pays. Depuis le 11 août dernier, une mesure a été prise pour interdire la perception des taxes et autres frais administratifs illégaux sur l’ensemble du territoire national. Toujours à cette date, une autre mesure a instauré une imposition par bulletin simplifié unique pour le paiement des droits, taxes et frais légaux à l’importation et à l’exportation. Enfin, il faut ajouter l’application d’un taux unique pour la perception des taxes et frais au profit des services connexes lors des opérations douanières.

Conforter la réforme fiscale

D’autres mesures sont attendues pour concrétiser l'engagement de l'actuel gouvernement central de procéder à une profonde transformation du système fiscal congolais qui, a déploré Bruno Tshibala, continue à favoriser la corruption et la concussion. Dans sa vision à court terme, Bruno Tshibala est décidé à lancer un vrai débat sur la faisabilité et l’efficacité d’un impôt forfaitaire plus ou moins généralisé. « Il faut faire sauter rapidement ce système fiscal honteux, archaïque et corrompu en vue de le remplacer par un système fiscal moderne capable de faire prospérer les affaires », a-t-il indiqué.

Faire bouger les lignes dans l'import-export

L’équipe Tshibala a pris des mesures dans l’import-export. Parmi les mesures arrêtées en août dernier, il y a la diminution drastique des points de contrôle des marchandises sur les voies de circulation fluviale et routière, l’assainissement et la sécurisation des espaces aux postes douaniers, le respect sans faille de la présence de 4 services au minimum et enfin l’affichage du montant des taxes et frais légaux sur des grands panneaux à tous les postes douaniers. Dans l’ensemble, il ne s’agit pas de nouvelles mesures, même si nombre d’observateurs de la vie économique espèrent, à travers l’actualisation des réformes anciennes, mieux jauger la détermination de l’actuel gouvernement à les faire appliquer par les administrations. Le processus actuel de réformes est un travail de longue haleine qui ne commence à porter des fruits que plusieurs années après. Mais le suivi reste un préalable indiscutable à l’élimination progressive de toutes les entraves à l’investissement.

L'accès au financement, une autre action forte

Le gouvernement central veut approfondir la réflexion sur la création des facilités de financement des activités économiques au profit des entrepreneurs. À cet effet, il convient de signaler le projet de transformation du Fonds de promotion industrie (FPI) en une banque publique de développement qui se chargera d’octroyer des crédits aux opérateurs économiques sur la base des projets bancables orientés essentiellement vers la production et le développement. Bruno Tshibala a promis de réaliser ses différents engagements au cours de son mandat.


Laurent Essolomwa