Les Dépêches de Brazzaville



Clôture de la campagne électorale : de grands rassemblements populaires attendus à Kinshasa


C’est déjà le compte à rebours. Dans six jours, la campagne électorale va prendre fin. Les candidats aux différents scrutins ont intérêt à jeter leurs forces dans la bataille électorale, en intensifiant leurs activités politiques, question de capitaliser leurs chances de réussite. Après avoir sillonné le Congo profond et défendu leurs projets de société respectifs auprès de la population de quelques grandes villes et territoires du pays, les trois grands challengers aux élections du 23 décembre, à savoir Emmanuel Ramazani Shadary, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, vont boucler la boucle le 21 décembre. Kinshasa connaîtra certainement, ce jour-là, une effervescence particulière dès lors que ces trois leaders ont annoncé de grands rassemblements pour marquer officiellement la clôture de leur campagne électorale.

Difficile à dire si le choix de cette date est une simple coïncidence de calendrier ou non. Une chose est vraie, les trois grandes coalitions politiques qui portent les candidatures de ces trois prétendants à la magistrature suprême sont décidées, chacune, à terminer en apothéose sa campagne électorale. Il va de soi que toutes les batteries seront mises en marche, de part et d’autre, pour faire de ce rendez-vous un grand moment de communion avec l'électorat de la capitale pour sceller le vote et booster le moral des candidats.

Pour nombre d’analystes, les meetings qu’auront à organiser le Front commun pour le Congo, Lamuka et Cap pour le changement auront valeur de test de popularité pour leurs candidats respectifs à la présidentielle qui sont appelés à reproduire les scènes de liesse qu’ils ont provoquées dans l’arrière-pays. Si Emmanuel Ramazani Shadary a opté pour le stade Vélodrome, dans la commune de Kintambo, pour communier avec sa base, Martin Fayulu, lui, mise sur le stade Tata Raphaël, tandis que Félix Tshisekedi est en quête d’un espace pouvant contenir son monde. On est donc parti pour des duels à distance entre ces trois mastodontes et, dans ces conditions, tous les coups sont permis.

Avec toutes les violences ayant émaillé leur itinérance dans les provinces de l'est, du nord et du centre, d’aucuns craignent le pire le 21 décembre, vu le contexte de surchauffe qui prévaut dans le pays où les nerfs sont tendus. Si l’on n'y prend pas garde, cette fin de campagne risque de basculer sur des scènes d’affrontements entre les militants des différentes chapelles politiques avec le risque de déboucher sur une spirale de violence difficile à maîtriser. Une bavure policière pouvant tout chambouler n’est pas à exclure. En attendant, la balle se trouve dans le camp de l’exécutif provincial de la ville de Kinshasa qui doit trancher.     


Alain Diasso