Les Dépêches de Brazzaville



Commerce : la Foire de Pointe-Noire a tenu ses promesses malgré diverses difficultés


Durant 36 jours, près de 150 exposants nationaux et étrangers ont pris part à la fête foraine qui a drainé près de 160.000 visiteurs. Ce marché public annuel s’est tenu en dépit des contraintes logistiques et des difficultés dues à l’incommodité actuelle des lieux. Le Centre congolais du commerce extérieur peut se réjouir d’avoir favorisé ce cadre pour des échanges commerciaux et la promotion des produits et services, dans un climat favorable à tous en harmonie avec le thème de cette année : « La lutte contre la vie chère par l’augmentation de l’offre nationale ».

Pour André Kamba, directeur de cabinet du ministre de tutelle : « La tenue réussie de cette activité traduit à n’en point douter le dynamisme de notre économie mais également la volonté des dirigeants de notre pays de renforcer les liens de coopération économique et culturel entre le Congo et tous nos pays amis, particulièrement africains. Le dynamisme de notre économie n’est plus à démontrer mais le plus important est que les Congolais prennent en mains les rênes de notre économie. Ce qui veut dire que nous devons prendre en mains notre commerce, notre système de production. » Selon lui, le gouvernement met en place les mécanismes qu’il faut pour inciter, encourager, appuyer les opérateurs économiques. « Il revient à chacun de nous de s’en saisir pour que l’économie congolaise aille de l’avant », a-t-il renchéri.

La fête foraine tant attendue par les Ponténégrins ainsi que les vacanciers a été, en termes de chiffre d’affaires, donc de fréquentation, jugée satisfaisante pour le Centre congolais du commerce extérieur. « Nous ne sommes pas déçus car, par rapport aux autres éditions, cette année nous avons enregistré beaucoup d’entrées surtout le week-end. Le chiffre d’affaires est même en nette augmentation », a confié François Mouelé, chef d’agence du Centre congolais de commerce extérieur.

Au nombre des exposants à cette foire, citons près d’une soixantaine de bars ou ngandas et restaurants, une quarantaine de stands de prêt-à- porter, des stands proposant des fournitures scolaires, jouets et gadgets ainsi que quelques exposants étrangers (égyptiens, pakistanais, brésiliens, maliens).

Certains visiteurs ont toutefois émis des critiques, affirmant que la foire n’était pas en conformité avec les thèmes proposés. « Depuis quelques années, cette foire a changé de physionomie. Elle a perdu son beau visage qui faisait la fierté de Pointe-Noire et du Congo. C’est maintenant une foire des ngandas. C’est vrai qu’il faut lier l’utile à l’agréable, mais je pense que l’utile doit l’emporter sur l’agréable. Il est temps que le ministère du Commerce agisse pour redorer le blason de cet événement qui demeure important pour le pays et la population de Pointe-Noire », s’est indigné un visiteur.

L’absence des agriculteurs, éleveurs et artisans à cette édition s’est faite remarquer. Ces secteurs d’activité sont censés faire la promotion des produits locaux, et appuyer ainsi le credo du ministère du Commerce, à savoir lutter contre la vie chère et conduire les Congolais à consommer local. Seulement, lesdits produits locaux étaient presque absents et la plupart des produits étaient vendus au même prix qu’au marché. Néanmoins, le public s’est dit satisfait de certaines sociétés locales présentes qui ont proposé leurs produits à des prix promotionnels. C’est le cas d’Alucongo, Plasco et Socotrap.  

Le stand de la direction départementale du livre et de la lecture publique, de l’avis des visiteurs, a été une curiosité dans l’enceinte foraine. Les jeunes et vieux ont pu se ressourcer et acquérir de nouvelles connaissances grâce aux différents manuels et ouvrages mis à leur disposition ainsi que les activités autour du livre et de la lecture (conférences, présentations et dédicaces des livres,  concours de dictée, scrabble, mots croisés et fléchés).  Aussi, ont-ils souhaité que ce stand particulier soit placé à un endroit plus visible et moins bruyant pour la commodité des visiteurs. L’absence d'activités culturelles a également été remarquée en dépit des activités organisées au stand Coca-cola pour sa promotion et l’élection des Miss organisée par la maison Press-com. De leur côté, les enfants ont pu regretter l’absence des manèges.  

Sur la rareté des produits locaux, François Mouelé a répondu : « Nous avons eu à solliciter tout le monde pour participer à la foire et faire de sorte qu’il y ait la présence effective des produits locaux malheureusement nombreux n’ont pu honorer leur engagement. Un vide quelque peu comblé par l’espace  gastronomique puisque la population est habituée à vivre cet évènement chaque vacance en goûtant et dégustant des bons mets et vins de chez nous.  

À propos du projet de délocalisation de la foire, qui est resté sans suite jusqu’à présent, François Mouelé a prévenu : « Le projet de la nouvelle foire est à nouveau sur les rails. Le site actuel n’est plus approprié. Nous sommes en train de régler le problème du nouveau site qui pourra peut-être abriter l’édition 2015. »

 


Hervé Brice Mampouya et Lucie Prisca Condhet

Légendes et crédits photo : 

André Kamba, directeur de cabinet du ministre du Commerce et des Approvisionnements