Les Dépêches de Brazzaville



Concertations nationales : moindre intérêt des Kinois pour ces retrouvailles


Les concertations nationales demeurent une affaire des seuls politiciens, sans réel intérêt pour la population. C’est la conclusion d’un récent sondage de l’institut Les Points dont les résultats ont été publiés le 15 septembre à Kinshasa. Le sondeur relève également le fait que les Kinois sont de plus en plus nombreux à s’opposer l’initiative d’un membre du présidium des assises du Palais du peuple liée à la mise en place d’un gouvernement de large union nationale. Ils n’exigent plus que le maintien de Matata Ponyo.

Selon le sondage, les déclarations politiques et l’engouement des politiciens aux portillons du Palais du peuple cacheraient bien la réalité d’une population lassée par des conciliabules sans réels enjeux pour elle. La vérité est que 72% des Kinois ne suivent pas le déroulement des travaux concertations nationales. L’intérêt n’y est pas.

Sur les 22% qui s’intéressent aux travaux des concertations, 9% seulement y sont attachés de manière assidue tandis que 13% les suivent occasionnellement. Ils estiment que l’absence de la diffusion des séances dans les médias grand public a eu un effet direct sur l’implication de la population. L’on est donc loin de l’engouement populaire devant les médias connu par la Conférence nationale souveraine et les travaux de la Francophonie. Les habitudes des Kinois n’ont pas changé.

En outre, le sondeur note que 31% des personnes intéressées par les assises du Palais du peuple jugent consensuel le présidium composé par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. 54% d’entre elles relèvent, par contre, la partialité et l’opacité qui le caractérisent. Ils en veulent pour preuve le fait que plusieurs motions ont été adoptées sans débat préalable.

Dans la même catégorie, 67% des sondés pensent que les délégués aux concertations n’y sont que pour leurs propres intérêts, allusion faite aux indemnités journalières et autres arrangements politiques. Du reste, ces indemnités, ont ajouté les sondés, sont trop exorbitantes pour un pays qui fait face à la guerre et en état de reconstruction financière.

Par ailleurs, un mois après le premier prélèvement de l’opinion sur le gouvernement de large union nationale,  les Kinois demeurent opposés à l’initiative. Une nouvelle enquête sur le sujet montre un accroissement 12% de la tendance négative. Le non passe de 62% à 74%. 45% de cette catégorie souhaitent un simple réaménagement technique de l’équipe Matata, tandis que 55% adhèrent à l’idée d’un profond changement pourvu que le chef du gouvernement soit maintenu en vue de poursuivre l’élan économique et l’émergence des autres secteurs.


Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Aubin Minaku et Léon Kengo Wa Dondo, coprésidents des concertations nationales (Radio Okapi: Photo John Bompengo)