Conférence ministérielle des diplomaties féministes : résister, unir, agir

Malgré des décennies d’engagements, les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent profondes. Selon les Nations unies, il faudrait encore près de 300 ans pour atteindre l’égalité des genres à l’échelle mondiale au rythme actuel des progrès. Crises armées, instabilité économique, catastrophes climatiques et montée des régimes autoritaires aggravent ces écarts, menaçant des droits pourtant conquis de haute lutte.

La diplomatie féministe, un levier stratégique

Face à ce constat, la diplomatie féministe s’impose comme une réponse politique et éthique. Cette approche, adoptée par un nombre croissant de gouvernements - dont la France, la Suède, le Canada, le Mexique ou encore l’Espagne - vise à placer l’égalité des genres, la paix et les droits humains au cœur de l’action diplomatique et du développement international. Elle entend aussi contrer le « backlash » global observé sur les cinq continents, où les droits des femmes et des minorités sexuelles sont remis en cause par des mouvements conservateurs et anti-droits.

Des ambitions à financer

Reste une question centrale : celle des moyens. Les ambitions affichées se heurtent à des financements insuffisants. Selon ONU Femmes, il faudrait mobiliser 420 milliards de dollars par an pour combler les inégalités des genres dans les pays en développement - une somme dérisoire comparée aux 2 700 milliards de dollars dépensés chaque année pour la défense mondiale.

Paris, capitale d’un engagement renouvelé

C’est dans ce contexte que Paris accueille cette nouvelle édition de la Conférence des diplomaties féministes. Autour du mot d’ordre « Résister, unir, agir », gouvernements, organisations internationales, fondations, mouvements féministes et société civile chercheront à transformer les engagements en actions concrètes et financées.

L’année 2025 revêt une dimension symbolique : elle marque les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin, les 25 ans de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, et les 80 ans des Nations unies. Autant d’anniversaires qui rappellent que l’égalité réelle entre les femmes et les hommes demeure l’un des défis majeurs du XXIᵉ siècle.