Les Dépêches de Brazzaville



Confinement : le relâchement se fait sentir


La réalité de la journée du mardi, où les rues de Brazzaville étaient désertées de leur habitants à cause de la fermeture des marchés, tranche  par exemple avec celle de ce mercredi 15 avril.  Dès 6 heures, la vie a repris son cours normal dans les artères de la ville capitale.  La population vaque librement à ses occupations quotidiennes. La majorité se précipite vers les marchés domaniaux, les boulangeries et les supermarchés pour s’approvisionner en produits de première nécessité.  

Seulement, le constat fait le mercredi matin sur la route nationale 2 a montré le relâchement dans le confinement.  Sur l’axe Lycée Thomas-Sankara-Mikalou,  les embouteillages ont repris leur droit, dépassant même ceux des jours ordinaires. Le nombre des véhicules autorisés à circuler pendant cette période de crise sanitaire a visiblement augmenté.

L’encombrement de la voie souvent occasionné par les véhicules a été cette fois créé par une foule qui se dirigeait vers le petit marché installé juste au pont de Mikalou.  Sur le site, des commerçants et commerçantes ont pris d’assaut ce petit marché communément appelé Maty pour  y acheter des sacs de  foufou, du manioc ou autres aliments de base.

Ce marché était archicomble comme s’il était le seul endroit où les Brazzavillois pouvaient s’acheter du foufou ou du manioc. Visiblement, l’appel lancé par le Premier ministre, le 7 avril, lors de sa descente dans les marchés, n’a pas eu d’échos favorables.  Les mesures de distanciation sociale d’un mètre édictées par le gouvernement ne sont pas respectées par les vendeurs et acheteurs. La foule, en majorité sans masque, avait de la peine à se frayer un chemin  pour sortir  avec  sa  marchandise en dehors du marché.  Le constat était le même à Texaco, au Lycée Thomas-Sankara…  

Même dans  les boulangeries et les supermarchés, les files d’attente  défient aussi les règles de distanciation sociale.  Dans les morgues des Brazzaville surtout, les mesures restrictives du nombre de personnes autorisées à assister aux funérailles de leurs proches ne sont pas aussi respectées. Les morgues sont toujours remplies des gens comme pendant les jours ordinaires, tel que cela a été constaté  le mercredi  à Talangaï.

 

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James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

1-Embouteillage sur l'axe Thomas Sankara-Mikalou le mercredi 15 avril/Adiac 2-Ambiance au marché Maty/Adiac 3-A la Morgue de Talangaï ce matin