Les Dépêches de Brazzaville



Confinement : l’ONU alerte sur les violences faites aux femmes


« Ces dernières semaines, tandis que s’aggravaient les pressions économiques et sociales et que la peur s’installait, le monde a connu une horrible flambée de violence domestique », a déploré le chef de l’ONU. « La violence ne se cantonne pas aux champs de bataille », a souligné le patron de l’ONU dans un communiqué et une vidéo en anglais sous-titrée en français, arabe, espagnol, chinois ou russe, tout en rappelant son message récent à un cessez-le-feu sur « tous les théâtres de guerre pour mieux lutter contre la maladie ».

« Malheureusement, de nombreuses femmes et jeunes filles se retrouvent particulièrement exposées à la violence précisément là où elles devraient en être protégées. Dans leurs propres foyers. C’est la raison pour laquelle je lance aujourd’hui un nouvel appel pour la paix à la maison, dans les foyers, à travers le monde entier », a précisé Antonio Guterres. Aujourd’hui, avec la pandémie, de nombreuses femmes sont prises au piège dans leur maison avec leur agresseur et le phénomène peut concerner tous les pays, constatent les Nations unies.

Aux Etats-Unis par exemple, plusieurs villes ont rapporté un nombre croissant de cas de violences familiales et d’appels à ce sujet. En Inde, le nombre de dossiers a doublé au cours de la première semaine de restriction de mouvements, selon la Commission nationale pour les femmes. Des militantes turques ont de leur côté appelé à une meilleure protection des femmes en raison d’un accroissement des meurtres les visant depuis la recommandation du confinement faite par le gouvernement le 11 mars.

La première semaine de restrictions en Afrique du Sud s’est traduite par près de quatre-vingt-dix mille plaintes de violence, tandis qu’en France la violence domestique a crû d’un tiers en une semaine. Le gouvernement australien a rapporté, pour sa part, avoir constaté une augmentation de 75 % des recherches sur internet pour un soutien face à des violences dans les foyers. Les exemples ci-dessus ont été rapportés par des organisations ou des pays ayant des systèmes établis pour la protection des femmes. Alors que le virus se répand, les Nations unies disent s’attendre à avoir moins d’informations de pays disposant d’institutions faibles, avec des chiffres ne reflétant que le sommet de l’iceberg et les pires cas. L’ONU pousse les gouvernements à continuer de prévoir des abris pour les femmes abusées et de garder ce dossier dans leur définition des services essentiels.


Yvette Reine Nzaba