Les Dépêches de Brazzaville



Conflit RDC-Rwanda ; Tony Bolamba rejette toute allégation de soutien de Kinshasa aux FDLR


L’officiel américain a renvoyé dos-à-dos la Réublique démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda en appelant leurs gouvernements respectifs « à cesser de soutenir les groupes armés », allusion clairement faite au M23 et aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). De passage à Kigali, dernière étape de sa tournée en Afrique, le diplomate américain a confirmé ses dires en soutenant qu’il existe « des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR, par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises ». 

A partir de New York où il s’est établi depuis quelques jours, Tony Cassius Bolamba ne digère pas ces allégations, encore moins, le rapport des experts de l’ONU indexant l’armée congolaise comme alliée des FDLR. Gouverneur honoraire et un des acteurs politiques majeurs de la scène politique congolaise, Tony Bolamba estime que, dans l’hypothèse où les faits se confirmaient, pour une paix des braves, des pourparlers directs et sincères devraient donc s'ouvrir, le Rwanda et la RDC étant désormais placés sur le même pied d’égalité dans leur implication dans le conflit puisque soutenant des mouvements armés terroristes. 

« Comment se réjouir d’un rapport de l’ONU indexant nos Fardc d’alliées des FDLR ? », s’est interrogé l’ancien gouverneur de l‘Equateur dans son Tweet du 5 août dernier, tout en relevant un déficit de communication dans le chef du ministre chargé du secteur. Pour Tony Bolamba, le ministre Muyaya aura fait une lecture biaisée du rapport de l’ONU sans prendre le temps de mieux décrypter son contenu. « Sa communication m’avait laissé sceptique tout en doutant de sa lumière dans l’art de communiquer en cette période si particulière », s’est-il plaint. 

D’où sa suggestion au gouvernement de contester, via le ministre des Affaires étrangères, les accusations du soutien des forces armées de la RDC aux FDLR. Dans le même ordre d’idée, cet homme d'Etat suggère au gouvernement de demander au ministre de la Communication « d’informer l’opinion que notre armée ne peut pas s’allier avec des forces qualifiées de négatives quelle que soit la situation ».    

C’est par une note d’interpellation que Tony Bolamba a clos son analyse, laissant place à l’éveil des consciences. « (…) Quand je prends la peine de réfléchir à haute voix sur les situations, prenons le temps de nous lire, d’analyser afin de comprendre ce qui arrive. Aujourd’hui, notre pays est accusé de soutenir les FDLR qui sont classées comme mouvement terroriste. Imaginons la suite et les conséquences ! », a-t-il écrit.

Notons que les FDLR sont constituées des rebelles hutus rwandais tandis que le M23 est un groupe principalement composé des tutsis congolais. Le principe de base, à en croire l’administration américaine, est qu'il ne devrait pas y avoir de soutien venant des gouvernements et des armées régulières aux groupes armés précités. Dossier à suivre.


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Tony C. Bolamba