Les Dépêches de Brazzaville



Consommation : les boulangers accusés de réduire le poids du pain


Aliment de base et stratégique, le pain figure parmi les produits de grande consommation en République du Congo. En raison de la volatilité du marché de la farine de blé observée depuis le début de l’année, le gouvernement a décidé de renforcer la règlementation des prix et poids du pain. Par exemple, la baguette de 90g est fixée à 50f, celle de 110g est à 75f, celle de 180g est à 100f et celle de 220g coûte 150f. 

Sur le terrain le rapport prix/poids du pain n’est toujours pas respecté par les boulangeries. Pour contourner la règlementation en vigueur, les boulangeries se sont lancées dans la fabrication de différentes formes de pain, on y trouve des pains à 300f ou 400f. La diversité des baguettes de pain complexifie le travail des autorités de contrôle des prix et qualité. Le prix du pain et son poids n’ont pas changé à Brazzaville, d’après Jacques Hediena, le chef de service de contrôle du marché à la direction départementale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales.   

Mais, pour le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, Mermans Babounga, le pain vendu à 50f ne représente que 60g, celui de 100f pèse à peine 120g et la baguette de 150f un poids moins que celui qui est homologué. Cet acteur de la société civile en appelle à la responsabilité des autorités du ministère du Commerce pour faire respecter les mesures édictées par le gouvernement dans son Plan de résilience sur la crise alimentaire 2022-2023.

Le gouvernement a accepté de rembourser aux minotiers le montant au-dessus du prix d’achat. La somme correspondant au dernier stock s’élève à 2 204 000 000 FCFA. « Le pain est vendu comme avant, comme si le gouvernement ne subventionne pas le prix de la farine de blé. Si à deux mois, nous ne percevons pas les résultats, nous craignons que les mesures du plan de résilience ne soient pas mises en œuvre. Mais que constations-nous sur le terrain, les boulangers rationnent le poids du pain en lui donnant l’illusion d’augmenter le poids à cause d’un surdosage des intrants chimiques. Cette pratique pose un problème de santé publique et expose les consommateurs à des maladies », a alerté Mermans Babounga.

Il plaide pour la tenue rapide d’une concertation réunissant les pouvoirs publics, les patrons de boulangeries et les associations des consommateurs.    


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Des étalages de pain dans un marché de la capitale/Adiac