Les Dépêches de Brazzaville



Constitution du 20 janvier 2002 : le Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel s’oppose au changement


Dans une déclaration lue par sa porte-parole, Gilda Gambou Moutsara, à cette occasion, ce mouvement qui se réclame pacifique et non violent, a appelé le peuple congolais à se tenir debout pour faire échec au « coup d’État constitutionnel en cours ».

L’histoire, souligne la déclaration, nous enseigne qu’à travers le monde, les violations de constitution ont souvent généré des guerres fratricides, a ajouté le mouvement, composé entre autres du Parti social–démocrate congolais (PSDC) de Clément Mierassa, ancien ministre du Commerce de 1991 à 1992, et de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN) de Matias Dzon, lui également ancien ministre des Finances de 1997 à 2002.

Ces deux hommes ont été des candidats malheureux lors de la présidentielle de 2009 remportée par l’actuel chef de l’État Denis Sassou N'Guesso.

Dans son appel lancé aux citoyens congolais, le coordonnateur de ce mouvement, Clément Mierassa, a signifié : « L’actuelle constitution, en vigueur depuis 2002, interdit au chef de l’État, qui termine son deuxième et dernier mandat selon la loi fondamentale, de se représenter à la présidentielle de 2016. »

Ce dernier a également rappelé à l’assistance que l’article 57 limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, rendu immuable par l’article 185 alinéa 3, et l’article 58 fixant l’âge maximal à 70 ans, invalide la candidature du chef de l’État pour un troisième mandat en 2016. Et, a-t-il poursuivi, « en sa qualité de général d’armée et de premier magistrat, le président Denis Sassou N’Guesso est lié par son serment du 14 août 2009 par lequel il a juré solennellement, devant l’opinion nationale et internationale, de respecter et défendre la constitution, conformément à l’article 69 de la constitution du 20 janvier 2002 ».

Clément Mierassa a d’autre part fait remarquer : « La constitution actuelle ne prévoit rien en ce qui concerne le changement du chef de l’État surtout pas sur la base d’une initiative dite populaire. On ne change pas les règles en cours de jeu. La limitation des mandats présidentiels à deux est un précieux acquis de la conférence nationale souveraine pour garantir l’alternance démocratique et consolider la démocratie. » Il a, par ailleurs, fait état de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance de l’Union africaine qui interdit dans son article 23 tout amendement ou révision de la constitution portant atteinte à l’alternance démocratique. Un directoire de sept membres a été mis en place, constitué de six commissions avec pour coordonnateur, Clément Mierassa.

 


Jean Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Les membres du Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel (MCROC) au premier plan.