Les Dépêches de Brazzaville



Coopération agricole : le Congo entend capitaliser sur l’expérience ivoirienne


Porteur d’un message du président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, à son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, le ministre Paul Valentin Ngobo a mis à profit son séjour en terre ivoirienne pour s’enquérir de la réalité de l'une des puissances agricoles d'Afrique. Il a, tour à tour, échangé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture, Kobena Kouassi Adjoumani, et avec le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Touré.

Avec le premier, la séance de travail, en présence de toutes les directions et structures pertinentes, a porté sur l'appui à la production de la semence de maïs, de soja, de riz et de manioc. En effet, l’Agence nationale d'appui au développement rural (Anader) ainsi que l'Aderiz vont apporter très rapidement leur appui au développement de ces spéculations végétales au Congo. Ainsi, une délégation de l'Anader est attendue au Congo pour le lancement des travaux de production de la semence au plus tard en septembre prochain.

Au ministère des Ressources animales et halieutiques, les entretiens se sont focalisés sur les mécanismes de développement de la filière avicole, notamment du poulet de chair très prisé par les Congolais. En effet, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche est conscient que le développement de cette filière passe inéluctablement par la protection de la production nationale. Une évidence confortée par la visite de l'usine de la société CoqIvoire.

« Nous sommes venus avec trois problématiques : celle de la volaille que nous avons évoquée avec le ministre en charge des Ressources animales et halieutiques; la problématique de la semence de maïs, de soja et de manioc, notamment des boutures de manioc à haut rendement. Nous avons reçu des réponses tout à fait favorables puisque le ministre de l’Agriculture a promis d’engager l’Anader », a expliqué Paul Valentin Ngobo.

Fabriquer la farine avec les produits locaux 

Concernant le volet formation, il a indiqué que l’Anader accompagnera le Congo pour qu’il puisse régler les problèmes de semence de maïs et de soja. La République du Congo, a-t-il rappelé, veut réduire les importations animales qui sont la caractéristique de sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger. A travers cette politique, le pays voudrait produire en grande quantité le maïs et le soja. « Nous savons tous que le manioc, qui est notre aliment de base, est encore produit en quantité insuffisante. Si nous voulons améliorer les quantités du manioc, du foufou dans notre pays, il faut augmenter cette production. Et plus important, nous voulons également aller vers la production de la farine de manioc parce que nous constatons tous qu’avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie, il est difficile aujourd’hui pour nos boulangers de disposer de la farine, donc une alternative pour beaucoup de pays africains c’est d’essayer de fabriquer la farine avec les produits locaux », a-t-il poursuivi, précisant que la partie ivoirienne est disposée à aider le Congo produire la farine de manioc.

Notons que le Congo et la Côte d’Ivoire sont liés par un protocole d'accord signé en 2014. En rapport avec cet accord qui s’inscrit dans le cadre de la coopération agricole, le ministère congolais en charge de l'Agriculture a reçu mission de travailler avec le gouvernement ivoirien sur le développement de l'industrie semencière (maïs, soja) ; la production et la transformation de manioc ; le développement de la filière avicole.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Paul Valentin Ngobo reçu par le président Alassane Ouattara/DR