Les Dépêches de Brazzaville



COP26: les pays s’engagent à restaurer les forêts d’ici à 2030


Plus de cent pays, ce qui représente plus de 85% des forêts de la planète, vont s'engager,  ce 2 novembre, à stopper et à inverser le cours de la déforestation ainsi que la dégradation des terres d'ici à 2030, a annoncé Londres, faisant part d'un accord conclu le 1er novembre. Douze pays vont s'engager à mobiliser douze milliards de dollars de fonds publics entre 2021 et 2025, auxquels devraient s’ajouter 7,2 milliards de dollars d'investissements privés. Par ailleurs, les présidents directeurs généraux de plus de trente institutions financières, représentant 8 700 milliards de dollars d'actifs mondiaux, vont s'engager à éliminer les investissements dans les activités liées à la déforestation.  Le gouvernement britannique parle du « plus grand pas en avant dans la protection des forêts mondiales en une génération ». Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, souligne « un accord historique pour protéger et restaurer les forêts de la terre » et des « engagements sans précédent », donc « une chance de mettre fin à la longue histoire de l'humanité comme prédateur de la nature afin, au contraire, de devenir son gardien ».

Et l’Afrique ?

Parmi ces fonds, 1,5 milliard de dollars seront fléchés pour protéger le bassin du Congo, qui abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie. Le continent africain attend un engagement des pays riches pour financer sa réponse au changement climatique. Un nombre important de pays africains ne se sont pas rendus à la COP26, en raison de problèmes logistiques, notamment la restriction de visas de voyage.  « Ceux qui sont le plus affectés par le dérèglement climatique seront, comme à chaque fois, mis sous silence et exclus », a déploré Asad Rehman, membre du mouvement pour la justice climatique coalition COP26. « Dans l’histoire des COP, les pays le plus vulnérables et les plus pauvres sont systématiquement sous-représentés par rapport aux grosses délégations des pays occidentaux. Cette année, c’est pire », a souligné Cécile Marchand du mouvement citoyen sur le climat.

Parmi les raisons évoquées, est citée la vaccination. Pour certains pays, les règles de voyage liées à la Cop-19 ont changé à la dernière minute, ou obligent à fournir des tests parfois introuvables dans certains pays. Concernant la question des visas, on évoque le manque de coopération du département de l'immigration britannique. L’autre raison serait le coût des hôtels. Pour deux semaines, on peut se retrouver avec une facture de 12000 livres. Ce qui n’est pas à la portée d’une majorité des pays africains. Mais cette absence de représentativité n’est pas nouvelle. Les conférences internationales ont toujours été dominées par des pays riches et des intérêts économiques. « Ce qui fait que l’on décide parfois à la place des pays du Sud. Leur absence renforce les logiques de domination et les positions dominantes des pays occidentaux. Cela importera aussi les solutions mises en œuvre », a déclaré Cécile Marchand. Elle déplore un manque de volonté politique. L’ambassadeur de la République démocratique du Congo, Tosi Mpanu Mpanu, appelle à l’unité des pays africains pour peser dans la balance et faire pression dans les prises de décisions.  


Noël Ndong