Cop30 : le WWF alerte sur l’urgence de protéger le Bassin du Congo
Ce territoire immense stocke des milliards de tonnes de carbone, régule les précipitations sur tout le continent et fait vivre des millions de personnes. Pourtant, il reste largement sous-financé. Le WWF réclame une reconnaissance formelle de son rôle dans l’équilibre climatique mondial, assortie de mécanismes de financement dédiés et d’un partage équitable des bénéfices avec les peuples autochtones et communautés locales. L’organisation insiste sur la nécessité d’un changement profond dans la manière dont les fonds climatiques sont alloués. Les autochtones et communautés locales, souvent les premiers gardiens des forêts, doivent pouvoir accéder directement aux financements, voir leurs droits fonciers sécurisés et leurs solutions communautaires reconnues et soutenues. « La justice climatique passe par la terre, les droits et le financement. Les marchés du carbone doivent être transparents, équitables et réellement bénéfiques pour la nature et les populations », plaide l’organisation. Vers un “Paquet de Belém pour l’Afrique” Au niveau continental, l’urgence n’a jamais été aussi palpable une décennie après la signature de l’Accord de Paris. Les catastrophes climatiques s’intensifient, les inégalités se creusent, et l’Afrique, en première ligne, réclame désormais des actes. Le WWF a lancé un appel pour l’adoption d’un “Paquet de Belém pour l’Afrique”, présenté comme une feuille de route pour maintenir le cap de 1,5 °C. Ce plan repose sur quatre priorités : des plans climatiques nationaux plus ambitieux, un financement massif, une transition énergétique juste et une adaptation mesurable aux impacts du climat. Le soutien financier en faveur du continent, selon WWF, devrait être à la hauteur du défi climatique. « L’Afrique apporte des solutions. À la Cop30, il faut répondre par un financement juste et une mise en œuvre concrète », a insisté Durrel Halleson, responsable politiques et partenariats pour WWF Afrique. Il a exhorté les États africains à renforcer leurs contributions déterminées au niveau national (CDN 3.0) pour les aligner sur la science climatique. L’objectif est de parvenir à des plans couvrant l’ensemble des secteurs économiques, qui favorisent la nature et dotés de budgets concrets et opérationnels. L’organisation non gouvernementale espère ainsi mobiliser au moins 1 300 milliards de dollars par an pour soutenir l’action climatique mondiale. Pour cela, ses actions visent à obtenir la mise en œuvre rapide de la feuille de route Bakou–Belém, au doublement des fonds destinés à l’adaptation et à l’alimentation effective du Fonds pour pertes et préjudices, afin d’aider sans délai les populations déjà frappées par les catastrophes. Le continent africain détient un potentiel considérable en matière d’énergies renouvelables. Le WWF prône, enfin, le déploiement de solutions décentralisées et durables permettant d’assurer un accès universel à l’électricité et à la cuisson propre d’ici 2030, tout en protégeant la biodiversité et les droits des communautés locales. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Le massif forestier du Bassin du Congo/DR |