Corine Mabari-Matondo Marteau : « des instants patriotiques mémorables »

Les Dépêches de Brazzaville  (LDB) : Quels étaient les objectifs de la mission à Sibiti en août 2014 en compagnie de vos compatriotes de l'extérieur ?

Corine Marteau (CR) : Après Djambala 2013, le collectif des Congolais de l'extérieur vient de vivre sa deuxième expérience à Sibiti. Nos différentes concertations, avec l'équipe dirigeante de l'année dernière, l'ambassade du Congo en France, le département des Congolais de l'extérieur auprès de la présidence de la République et les différents partenariats comme celui noué avec Rocar-Dial présidée par Stella Mensah Sassou N’Guesso, nous ont permis d'établir trois objectifs majeurs. Le premier, se rendre dans la Lékoumou avec les Congolais partis de France, porteurs de projets à réaliser dans le département. Le deuxième, concrétiser les projets retenus. Le troisième, était de participer au défilé militaire et civil du 15 août.

LDB : À propos de la réalisation des projets, lesquels avez-vous retenu et comment ont-ils été financés ?

CR : Plusieurs projets nous ont été proposés. Nous avons retenu ceux qui avaient la pertinence de correspondre aux attentes des populations. Ils ont été auto- financés en totalité par les membres du collectif. Pour l’acheminement du matériel de la France au Congo, le dévouement de la part des membres du collectif a été total : chacun d'eux a consenti à mettre à disposition son deuxième bagage au profit du collectif. Ensuite, les présents arrivés à bon port ont été distribués aux populations. À Zanaga, nous avons réussi à livrer l’équipement d’une salle multimédia. Les Zanagais ont bénéficié de l'initiation à l'informatique pour tous. La mémoire de notre pays a été mise en avant avec l'exposition sur Jean Félix-Tchikaya, premier député du Moyen-Congo à l'assemblée française. Le niveau des élèves et lycéens a été testé avec l'organisation d'une dictée. Les meilleurs ont été récompensés. Les lots aux différents lauréats ont été remis par Antoinette Sassou N’Guesso, venue pour inaugurer la Maison de la jeunesse baptisée en son nom. Un des temps forts de nos actions a été l'opération « hôpital propre » pour laquelle tous les membres du collectif ont procédé au nettoyage du bloc opératoire. À l’atelier de couture, le vêtement a été honoré grâce aux cours d'appui dispensés par Motsé Akanati aux filles-mères. Quant à la participation au défilé, nous avons réussi à nous insérer parmi les divers participants.

LDB : Les lampions Sibiti 2014 se sont éteints. Vous sentez-vous prête pour  les festivités du 55^ème anniversaire de l’indépendance à Ouesso et Madingou 2015 ?

CR : Nous sommes respectueux de la continuité de l'entité du collectif des Congolais mis en place depuis l'année dernière. L’an passé  avec Roch Le Prince Okouélé, natif de Djambala, tous les Congolais s'étaient impliqués. À Sibiti, l'expérience a été renouvelée et demeurera ancrée dans les mémoires. Certes les ressortissants des départements à l'honneur seront en première ligne. Mais nous continuerons à prouver que les 342 000 km2 de cet îlot de paix appartiennent à tous les Congolais. Dès notre retour en France, nous commencerons à dessiner les contours de la participation des Congolais de l'extérieur pour 2015. Oui, nous accompagnerons celles et ceux qui auront la lourde charge de nous représenter dans la Sangha. Nous saisissons cette occasion pour remercier les autorités compétentes, nos partenaires et tous les membres du collectif Sibiti 2014 pour leur implication à cette expérience unique du « vivre ensemble » vécue dans des bonnes conditions dans la Lékoumou.