Les Dépêches de Brazzaville



Coronavirus : les mesures de protection peu suivies dans les marchés


Le constat a été fait dans plusieurs marchés de la place. A Total, le plus grand marché du Congo, à peine une dizaine de vendeurs portent un cache-nez, parfois usé ou moins adapté à la protection.

« Je ne porte pas de cache-nez parce que c’est une maladie des Blancs. Je ne pourrai jamais attraper cette maladie… », a assuré Léontine, la cinquantaine connue par le sobriquet de Mâ léo, vendeuse de poisson salé.

Sa voisine renchérit : « le cache-nez m’étouffe. »

Au marché de Ouenzé, dans le secteur poisson d’eau douce, une jeune femme portant un cache-nez relativise : « ce cache-nez me permet de me protéger parce qu’on ne sait jamais. Je peux échanger avec une personne malade sans le savoir. Donc, je lance un appel à mes voisins et voisines de faire comme moi ».

A côté d’elle, sa cousine qui ne porte pas de cache-nez explique qu’elle préfère plutôt se laver chaque fois les mains, à défaut d’utiliser un gel hydro alcoolique. « Avec cette crise économique, je suis obligée de venir vendre pour subvenir aux besoins de mes enfants qui n’ont plus de papa. De temps en temps je me lave les mains avec du savon ».

Comme pour toute maladie infectieuse, il est essentiel de respecter les mesures habituelles d’hygiène, notamment se laver fréquemment les mains avec du savon ou les désinfecter régulièrement avec une solution hydro-alcoolique ; de tousser ou éternuer dans son coude et utiliser des mouchoirs à usage unique ; d’éviter les contacts humains étroits, de serrer les mains, de s’embrasser, de porter ses mains à la bouche... 

Inutile de protéger sa bouche avec une écharpe ou un foulard

Avant de sortir, certains mettent désormais un foulard ou une écharpe devant leur bouche pour se préserver des postillons, et se donner davantage la chance d'échapper à la contamination au coronavirus. Mais ce recours est parfaitement inutile.

D’ailleurs, le port du masque lui-même n'opère que sous certaines conditions, selon les médecins. En plus, opposer son tissu ou sa laine aux miasmes de son interlocuteur ne sert à rien.

Tout d'abord, les masques règlementaires sont à usage unique et ne restent que quelques heures étanches à la maladie.

Selon une étude chinoise parue le 20 février dernier, le coronavirus ne mesure que soixante à cent quarante nanomètres. Pour mieux comprendre sa petitesse, il suffit de la comparer à un cheveu qui, lui, représente cent mille nanomètres en moyenne. Autant dire que le maillage d'une écharpe ne pourra que le laisser passer contrairement à celui, bien plus dense, d'un masque règlementaire lors des premières heures de son emploi.

D’autres précautions valides sont également la limitation maximale des déplacements, le maintien d'une distance avec autrui et le lavage régulier des mains.

L’Organisation mondiale de la santé a récemment décrété que le virus en provenance de Chine constituait une urgence sanitaire mondiale. Cela suscite l'inquiétude de nombreuses personnes. Il est important que chacun soit prudent en faisant tout ce qui relève de son pouvoir afin de se protéger contre la pandémie de coronavirus.


Yvette Reine Nzaba