Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19 : Antonio Guterres appelle le Conseil de sécurité à l’unité


S’adressant aux quinze membres du Conseil, lors d’un exposé par visioconférence à huis-clos, le patron de l’ONU a déclaré que, « La pandémie fait peser une menace importante sur le maintien de la paix et de la sécurité internationale, ce qui pourrait entraîner une augmentation des troubles sociaux et de la violence, ce qui compromettrait considérablement notre capacité de lutter contre la maladie »

Dans ce contexte, « l’engagement du Conseil de sécurité sera essentiel pour atténuer les implications pour la paix et la sécurité de la pandémie de Covid-19. En effet, un signal d’unité et de détermination de la part du Conseil compterait beaucoup en cette période anxiogène », a-t-il ajouté.

En outre, le Secrétaire général a rappelé « le rôle crucial » que le Conseil de sécurité a joué dans l’organisation de la riposte de la communauté internationale aux conséquences sécuritaires de la crise du VIH/sida et de l’épidémie d’Ebola.

« Pour lutter contre la pandémie aujourd'hui, nous devrons travailler ensemble. Cela signifie une solidarité accrue », a-t-il dit. Et cela signifie, a-t-il ajouté, « avoir les ressources nécessaires. La situation financière de l'Organisation des Nations Unies reste périlleuse et nous n'avons assez de liquidités que pour financer les opérations de maintien de la paix jusqu'à la fin de juin et nous n'avons pas la capacité de payer les pays qui fournissent des contingents et des forces de police ».

Selon le Secrétaire général, la pandémie de Covid-19 fait peser des risques sur le monde, entre autres : la menace de saper davantage la confiance dans les institutions publiques ; le report d'élections ou de référendums etc.

Antonio Guterres a rappelé qu’il avait lancé le 23 mars un appel à un cessez-le-feu mondial. Il a noté que de l'Amérique du Sud à l'Afrique et du Moyen-Orient à l'Asie, « nous avons vu des belligérants prendre des mesures préliminaires pour mettre fin à la violence et combattre la pandémie ». « Néanmoins, nous devons rester prudents, car tout gain est fragile et facilement réversible », a ajouté le chef de l’ONU.

S’agissant du Yémen, il s’est félicité du cessez-le-feu unilatéral annoncé par la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite et a appelé les rebelles houthis à respecter leur engagement de cesser immédiatement les hostilités.

Pour lui, les missions de paix de l’ONU continuaient également d'aider les gouvernements hôtes de différentes manières face à la pandémie, de la distribution de matériel médical à la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire à l'appui à la planification nationale pour contenir le coronavirus.

En ce qui concerne le plan mondial de réponse humanitaire au Covid-19 lancé il y a deux semaines pour aider les pays vulnérables, le Secrétaire général a noté « avec satisfaction » que le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies avait alloué soixante quinze millions de dollars et que le Plan avait déjà reçu plus de trois cent quatre-vingt seize millions de dollars.


Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Antonio Guterres, le Secrétaire général de l'ONU, s'est adressé aux quinze membres du Conseil, lors d’un exposé par visioconférence à huis-clos (AFP)