Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19 : explication sur la résistance des économies africaines


En 2020, il y a eu un retour timide de la croissance économique dans une Afrique subsaharienne qui n’a pas été submergée comme prévu par la crise sanitaire. La BM estime qu’elle devrait se situer finalement aux alentours de 2 %. Un « rebond » qui serait le fruit des mesures prises pour endiguer les nouvelles vagues de virus et déployer les vaccins anti-Covid.

Le rapport intitulé « La covid-19 : l’avenir du travail en Afrique et le nouveau paysage numérique » confirme que de nombreux pays de la sous-région d’Afrique subsaharienne ont bien résisté à la tourmente provoquée par la pandémie de covid-19. Les raisons commencent progressivement à se faire connaître. Même si de nombreux scientifiques, à l’instar du professeur Muyembe, coordonnateur du comité de riposte de la RDC, souhaitent davantage interroger la science à cet effet, la BM insiste pour sa part sur une combinaison de plusieurs facteurs. « Le virus s’est propagé plus lentement que prévu et a fait moins de victimes que dans le reste du monde. Cela tient aussi à la bonne tenue de la production agricole et au redressement plus rapide qu’attendu des cours des matières premières ».

Pour autant, rien n’indique à ce stade que les Africains pourront compter de nouveau sur des facteurs exceptionnels pour relever cette fois leurs économies. « La reprise économique dépendra de l’ampleur des réformes engagées par les pays pour soutenir la création d’emplois, encourager les investissements et accroître la compétitivité ». Toutefois, la tâche ne sera pas facile : « La résurgence de la pandémie fin 2020 et un appui budgétaire supplémentaire limité vont obliger les responsables politiques à mener une rude bataille pour continuer de consolider la croissance et améliorer les moyens de subsistance des populations ».

A l’actif du continent africain, il y a les investissements considérables consentis pour maintenir les économies à flot et préserver la vie et les moyens de subsistance des populations, note tout de même un expert de la BM, Albert G. Zeufack. « Afin d’intensifier ces efforts et d’ouvrir la voie à une reprise plus solide sur tout le continent, ils doivent mettre en œuvre des réformes ambitieuses qui permettront d’accompagner la création d’emplois, d’encourager une croissance équitable, de protéger les personnes vulnérables et de préserver l’environnement».

Pour l’exercice en cours, les premières projections situent le taux de croissance dans une fourchette comprise entre 2,3 et 3,4 %. Il s’agit des résultats qui seront conditionnés par l’adoption des politiques par les pays et la communauté internationale, poursuit-il. Cette reprise ne sera pas effective d’un bout à l’autre du continent africain. « Les économies pauvres en ressources naturelles, comme la Côte d’Ivoire et le Kenya, et les économies dépendantes de l’extraction minière, comme le Botswana et la Guinée, devraient enregistrer un rebond solide en 2021, à la faveur d’une reprise de la consommation et des investissements privés ». Pour l’Afrique centrale, la croissance va se contracter de 1,1 % en 2021, mais elle devrait progresser de 2,1 % en 2021 et 3 % en 2022.

 


Laurent Essolomwa