Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19 : la cherté des prix du test PCR préoccupe les députés


Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, et huit de ses ministres se sont prêtés aux questions des députés sur la gestion de leurs départements respectifs. Le ministre de la Santé et de la Population a été interpellé sur la gestion du coronavirus de manière globale. A cet effet, les députés ont tenu à savoir pourquoi le prix du test PCR institué pourtant dans le cadre de la riposte à cette pandémie coûtait si cher, soit 20 000 F CFA officiellement. Dans les détails, les députés ont fait savoir qu’au niveau des aéroports, ce prix varie parfois jusqu’à plus de 50 000 F CFA.

« Pendant que le pays fait face à la pandémie de covid-19, pour quelles raisons doit-on imposer aux Congolais des tests PCR à des prix élevés ? Si nous pensons que c’est parce que ces tests sont chers parce qu’ils sont effectués par des opérateurs privés, le mieux serait d’affecter les structures du Laboratoire national à ces points stratégiques afin que ce prix soit revu à la baisse », a suggéré le député de Gamboma II, Antoine Bienaîmé Obam-Ondon. Le ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki, a tenté de répondre à cette interrogation mais sans convaincre un grand nombre de députés.

Interrogé par le collectif des députés relevant des quartiers détruits par le drame du 4 mars 2012, que dirige Jean Claude Ibovi, pour lequel une marche pacifique de protestation serait en vue, le Premier ministre a fait savoir que le gouvernement accorde du crédit à ce dossier. Il sera résolu, a-t-il dit, en quatre volets, à savoir le dédommagement des personnes ayant perdu leurs commerces ou entreprises ; des citoyens qui ont subi des sévices corporels ; des personnes ayant reconstruit elles-mêmes leurs maisons et celles qui attendent la reconstruction de celles-ci. A ce propos, Anatole Collinet Makosso a exprimé aux députés la volonté de son gouvernement de résoudre, quoi qu’il en soit, le problème.

« Le gouvernement a la volonté de résoudre ce problème mais se trouve bloqué à cause de la crise que le pays subit depuis quelques années. Mais dans le cadre de l’accord économique en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) pour lequel nous espérons une suite favorable, une ligne budgétaire sera  inscrite afin de donner une suite favorable à ce dossier », a rassuré Anatole Collinet Makosso.

Répondant à la question sur le CHU de Brazzaville pour lequel les députés estiment n’être toujours pas à la hauteur de ses missions et des attentes de la population, malgré des changements opérés, le Premier ministre a reconnu que la situation reste préoccupante. Il a indiqué que tout ou presque est à rénover dans le plus grand hôpital du Congo, en commençant par la réhabilitation simple des locaux, en passant par la formation et le recrutement du personnel à l’achat des équipements techniques. Le problème trouvera du répondant lorsque la Banque africaine de développement décaissera les fonds prévus dans le cadre de la convention qu’elle avait signée avec le gouvernement, a-t-il promis.

Le blocus sur l’obtention des passeports levé

Interpellé sur la rupture de délivrance des passeports et de la carte nationale d’identité, le ministre de la Sécurité et de l’Ordre public, Raymond Zéphirin Mboulou, a convaincu. Il a fait savoir que cette rareté était due au fait que le gouvernement devait beaucoup d'argent à une société allemande adjudicataire du marché. La dette étant déjà soldée, la délivrance de ces pièces d’état civil a repris normalement, a-t-il assuré.

« Le gouvernement a déjà réglé la dette due à la société allemande qui s’en occupe. L’activité a donc repris comme avant et, actuellement, des milliers de passeports sont disponibles dans les services habilités. Les citoyens ayant déclaré leurs passeports peuvent aller les retirer le plus vite possible mais beaucoup de ces pièces sont aussi en quarantaine pour plusieurs raisons valables », a prévenu Raymond Zéphirin Mboulou.

Plusieurs autres membres du gouvernement ont aussi justifié de la gestion de leur département ministériel. Il s’agit, entre autres, du ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Honoré Sayi, qui a tenté de convaincre sur les coupures intempestives et la surfacturation des factures d’électricité ainsi que la rareté d’eau potable à Brazzaville et Pointe-Noire.

Le ministre de l’Administration du territoire, Guy Georges Mbaka, a, quant à lui, répondu du processus de décentralisation qui piétine toujours. Il a été aussi interrogé sur la gouvernance électorale, notamment le niveau de la mise en œuvre des recommandations adoptées lors du dialogue politique de Sibiti, au moment où les élections législatives et locales pointent à l’horizon.


Firmin Oyé