Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19. La crainte d’un rebond tempère les politiques


250.203 décès ont été recensés dans le monde (pour 3.570.093 cas), dont 145.023 en Europe (1.572.178 cas), continent le plus touché, selon les chiffres officiels. Les États-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de morts (68.689), et malgré le bilan quotidien le plus bas depuis début avril, ils vont probablement atteindre la barre des 100.000 morts dès le mois de juin, selon de multiples modèles épidémiologiques.

Un de ces modèles, celui de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), a fortement revu à la hausse lundi sa prévision de décès de 72.000 à près de 135.000 morts d'ici le 4 août, en raison d'un déconfinement prématuré dans certaines régions du pays. Dimanche, le président Donald Trump avait reconnu que son pays allait "perdre 75.000, 80.000 ou 100.000 personnes".

Le bilan des décès quotidiens a aussi diminué ces derniers jours en Europe, où une quinzaine d'Etats ont entrepris avec la plus grande prudence d'alléger les mesures de confinement imposées depuis de longues semaines, afin d'éviter une seconde vague de contamination.

Portugal, Serbie, Belgique, Autriche, Turquie, Israël, Nigeria ou encore Tunisie et Liban ont également pris le chemin d'une plus grande liberté de mouvement.

Tunis et Alger ont commencé à assouplir le confinement en place depuis mars, la situation étant maîtrisée dans les hôpitaux et leurs économies à l'arrêt, mais les autorités mettent en garde contre un rebond de la pandémie.

En Algérie, les autorités ont fait refermer des commerces après quelques jours d'ouverture dans plusieurs régions, dont Alger, en raison du non-respect des règles d'hygiène et de distanciation sociale. Selon l'Institut national de santé publique (INSP), l'Algérie a enregistré une augmentation de 27% des cas confirmés entre le 24 avril, date du début du ramadan, et le 30 avril. Au Maroc, où 5.053 cas ont été officiellement détectés, dont 179 décès, le déconfinement n'est envisagé qu'à partir du 20 mai.

Faits marquants
Le gouvernement australien a annoncé mardi que son économie perdait chaque semaine quatre milliards de dollars australiens (2,3 milliards d'euros) en raison des restrictions prises pour combattre le coronavirus. L'Indonésie a également vu sa croissance économique ralentir à son plus bas niveau depuis près de deux décennies au premier trimestre. Le produit intérieur brut de la grande économie d'Asie du Sud-Est a progressé de 2,97% de janvier à mars, son rythme le plus faible depuis 2001.

Le géant français des hydrocarbures Total a annoncé mardi que son bénéfice s'était effondré de 99% au premier trimestre, à 34 millions de dollars, contre 3,1 milliards un an plus tôt, en raison de la chute des prix du pétrole.

A Cuba où les écoles ont été fermées, les autorités ont remplacé l’enseignement par des cours donnés via la télévision, transformée en salle de classe virtuelle. Les cours, donnés en direct par des professeurs dans un studio de télévision, sont retransmis par les chaînes publiques Canal Educativo et Telerebelde. Une expérience similaire existe au Pérou et au Venezuela.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo redoute une propagation à grande échelle de l'épidémie du Covid-19 après l'enregistrement d'une centaine de cas dans une prison militaire de Kinshasa, indique un compte rendu du conseil des ministres. "La contamination au niveau des prisons risque d'être un facteur de propagation à grande échelle dans notre société, en particulier si la prison de Makala devrait être concernée, en raison de son surpeuplement", s'est alarmé le conseil des ministres.

 


Julia Ndeko avec AFP