Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19. Le déconfinement se poursuit avec précaution à travers la planète


Troisième pays le plus endeuillé au monde, l'Italie a rouvert mardi certains de ses sites touristiques et sportifs. A Bethléem, en Cisjordanie occupée, c'est une poignée de prêtres de différentes confessions chrétiennes qui ont solennellement assisté à l'ouverture de la basilique de la Nativité fermée depuis le 5 mars.

En Allemagne et au-delà, les fans de foot se réjouissaient, eux, à l'idée de suivre dans la soirée le choc Borussia Dortmund-Bayern Munich, premier "Klassiker" à se jouer à huis-clos en raison du coronavirus tandis que le New York Stock Exchange (NYSE), au cœur de Wall Street, a symboliquement rouvert mardi à des traders masqués et séparés par des cloisons en plexiglas.

Mais l'annonce de la faillite de la compagnie aérienne LATAM, mastodonte sud-américain avec ses plus de 42.000 salariés, est venue le rappeler : la planète n'a pas fini de mesurer les effets économiques dévastateurs de la pandémie partie de Chine fin 2019. En Europe, la Commission européenne doit proposer mercredi un plan de relance pouvant atteindre mille milliards d'euros. Soucieuse de relancer son économie très affectée par l'effondrement des prix du pétrole, l'Arabie saoudite a pour sa part annoncé une levée du couvre-feu à partir du 21 juin, sauf à La Mecque.

Partout, les distances de sécurité et les gestes barrières sont de mise pour éviter une possible deuxième vague, redoutée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a annoncé lundi suspendre temporairement les essais cliniques sur la chloroquine et ses dérivés comme l'hydroxychloroquine dont les effets contre le Covid-19 sont controversés.

En France, l'Agence du médicament a annoncé avoir déclenché par précaution la procédure de suspension de ces essais cliniques tandis qu’au Brésil, le président Jair Bolsonaro, hostile aux gestes barrières, est partisan de la molécule, souligné qu'il continuerait à recommander celle-ci. Le président américain Donald Trump, qui avait dit en prendre à titre préventif, a lui affirmé avoir arrêté.

Au Royaume-Uni, deuxième pays le plus endeuillé (37.000 morts), la polémique autour d'un conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, accusé d'avoir enfreint les règles de confinement, continue d'ébranler le gouvernement, avec la démission d'un secrétaire d'Etat mécontent du soutien obtenu par l'intéressé. M. Johnson veut rouvrir les commerces non-essentiels au 15 juin, alors que le Royaume-Uni est toujours soumis au confinement.

A l'inverse, de nombreux autres pays ont franchi cette semaine un nouveau cap dans la levée des restrictions, du Japon aux Etats-Unis en passant par l'Espagne. La pandémie accentue cependant sa progression notamment au Brésil (plus de 23.400 morts) ou au Chili. En Russie ou un nouveau record de décès en 24 heures a été enregistré (174 morts), le président Vladimir Poutine a cependant estimé que le pic épidémique était désormais passé.

Le président philippin Rodrigo Duterte a lui affirmé qu'il n'autoriserait pas de retour à l'école des élèves tant qu'un vaccin ne sera pas disponible, une perspective lointaine selon les scientifiques.


Julia Ndeko avec AFP