Covid-19 : les équipes de la riposte, victimes de la vindicte populaireLa coordination nationale de la riposte chapeautée par le Dr Jean-Jacques Muyembe dénonce ces actes de barbarie qui entraînent la paralysie des activités de surveillance, notamment la recherche active des personnes contaminées. Le plus récent cas d'agression des équipes de la riposte a été enregistré dans la zone de santé de Kimbanseke où trois prestataires de cette zone ont été séquestrés dans un ménage au quartier Maviokele. L'équipe du Dr Muyembe dénonce aussi des menaces de plusieurs Relais communautaires de suivi des contacts suite aux différentes émissions diffusées par la chaîne de télévision Molière à Kinshasa. Une autre équipe de la commission psychosociale, partie rendre des résultats à deux cas confirmés de la zone de santé de Makala, a été menacée au couteau. Les négociations d’évacuation de ces deux cas ont été engagées depuis six jours, mais sans succès jusqu'à aujourd'hui. Il est temps que la communication se renforce pour aider les habitants en particulier à comprendre le travail des équipes de la riposte qui sont animées par le seul souci de lutter contre la propagation de cet ennemi commun et invisible qui tue la population. Les Kinios, en lieu et place de se constituer en équipe d'attaque contre le personnel de la riposte, devraient plutôt coopérer pour que très vite le covid-19 soit maîtrisé. Les agressions et séquestrations contre les agents de la riposte ne feront que contribuer à la propagation de cette pandémie au risque de connaître la situation des provinces de l'Est du pays avec l'épidémie d’Ebola. Notons que la zone de santé de Kimbanseke compte jusqu’au 18 mai 2020, treize cas confirmé de Covid-19, tandis que celle de Makala a sept cas confirmés.
Blandine Lusimana |