Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19: les organisations internationales doivent acheter des vaccins faits en Afrique


"Les agences internationales qui ont reçu beaucoup d'argent pour l'achat et la fourniture de vaccins pour les pays en développement n'achètent pas de vaccins fabriqués par des groupes pharmaceutiques africains, même pour les vaccins qui sont destinés aux pays africains", a déploré Cyril Ramaphosa. Ceci doit changer, a-t-il plaidé dans un discours lors du deuxième sommet international sur la covid supervisé par le président américain, Joe Biden.

Début mai, le géant pharmaceutique sud-africain Aspen, qui s'est lancé dans la production et la commercialisation de vaccins anti-covid en Afrique du Sud après un accord avec l'Américain Johnson & Johnson, a annoncé qu'il risquait de mettre fin au projet faute de commandes.

L'Afrique du Sud et l'Inde ont été à la tête d'une bataille pour l'égalité d'accès aux vaccins et une suspension des droits de propriété intellectuelle pour permettre la fabrication locale de doses à moindre coût. Aspen avait signé un accord en novembre avec Johnson & Johnson pour la fabrication de doses en Afrique pour l'Afrique et l'Organisation mondiale de la santé avait alors qualifié cet accord de développement majeur en matière d'accès aux vaccins.

L'Afrique, avec une population de 1,3 milliard d'habitants, est la région du monde la plus faiblement immunisée contre la covid-19 avec un taux de vaccination de seulement 15,8%. D'abord en manque de doses, le continent est aussi confronté à un scepticisme vaccinal d'une part de la population.

Tandis que l'Afrique du Sud enregistre une envolée des cas de contaminations, avec une hausse de 32% cette semaine par rapport à la semaine précédente, les agences internationales ainsi que les organisations humanitaires doivent se procurer des vaccins auprès de fabricants africains pour que les capacités de développement sur le continent soient conservées, a estimé Cyril Ramaphosa. "Les vaccins produits en Afrique doivent être obtenus en Afrique et pour les gens en Afrique. C'est vital pour la sécurité sanitaire du continent aujourd'hui et demain", a-t-il conclu.


Julia Ndeko avec AFP