Les Dépêches de Brazzaville



Covid-19 : l’UE interdit son territoire aux pays d’Afrique australe à cause d’un variant sud-africain


« La Commission européenne va proposer, en coordination étroite avec les Etats membres, d'activer la procédure d'urgence pour suspendre les liaisons aériennes avec la région méridionale de l'Afrique, en raison du variant préoccupant B.1.1.529 », note Ursula von der Leyen.  A en croire certains scientifiques sud-africains, il s’agit d’un variant présentant une série de mutations « très inhabituelles ». Ce variant constitue une source de préoccupation, compte tenu qu’il est plus transmissible, échappe à la réponse immunitaire de l'organisme, et de son niveau de dangerosité élevé.  Le virologue Tulio de Oliveira lui attribue un nombre « extrêmement élevé » de mutations et « un potentiel de propagation très rapide » et imprévisible.

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible jusqu'à le rendre dominant. Ce qui été le cas avec le variant Delta. Au stade actuel, les scientifiques sud-africains ne sont pas certains de l'efficacité des vaccins anti-covid existants contre la nouvelle forme du virus. « Ce qui nous préoccupe, c'est que cette variante pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire », a déclaré le Pr Richard Lessells. À ce jour, vingt-deux cas ont été signalés, touchant principalement des jeunes, selon l'Institut national des maladies transmissibles. Des cas ont également été signalés au Botswana et à Hong Kong, et en Belgique, sur une personne de retour d'un voyage en Afrique du Sud, pays le plus touché du continent par le virus.

Le Royaume-Uni a annoncé, le 25 novembre, qu'il allait interdire l'entrée aux voyageurs en provenance de six pays d'Afrique australe (Afrique du Sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe et Botswana). D’autres pays européens l’ont rejoint,  la France et les Pays-Bas, en dépit des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui s’est réunie en urgence. Le chef du centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine, John Nkengasong, a tempéré les inquiétudes : « Il existe de nombreux variants mais certains n’ont pas de conséquence sur la progression de l’épidémie ».

 


Noël Ndong