Les Dépêches de Brazzaville



CPI : ouverture du procès d’un ancien chef de guerre de la rébellion de l’ex-Seleka


Le procès de l’ancien chef de guerre de l’ex-Séléka, Mahamat Abdel Kani, s’est ouvert, le 26 septembre à la Haye, par la Cour pénale internationale (CPI), relevant que « l’accusé a compris la nature des charges à son encontre ». L’ancien commandant présumé de la Séléka est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, qui auraient été commis à Bangui, la capitale centrafricaine, en 2013.  Il s’agit des crimes commis dans le cadre de l’attaque généralisée et systématique constituant des crimes contre l’humanité, a déclaré le procureur de la Cour, Karim Khan. Il a expliqué : « M. Saïd savait que sa conduite faisait partie de cette attaque généralisée. Des juges indépendants détermineront la véracité de notre dossier ».

Ce dernier a « plaidé non coupable de toutes les charges ». A cause de son grade de commandant de la Séléka, la CPI estime que Mahamat Said Abdel Kani serait associé aux crimes commis contre les civils au cours de la guerre contre les anti-Balaka, mouvement soutenant l’ancien président François Bozizé. Proche de Michel Djotodia, le chef de la Séléka qui a succédé à François Bozizé, il travaillait sous la responsabilité directe de Nourredine Adam, à l’époque ministre de la Sécurité publique, lui aussi recherché par la CPI pour avoir enlevé, torturé et tué plusieurs personnes.

Sept chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité retenus

« Cette journée a été longue à venir : c’est la première fois qu’un commandant supérieur du groupe armé Seleka comparaît devant la CPI », a fait remarquer le procureur de cette cour, ajoutant : « La beauté de la loi est qu’il n’y a pas d’endroit où se cacher ».  Mahamat Saïd Abdel Kani fait face à sept chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité, commis entre avril et août 2013 à Bangui, contre des détenus accusés de soutenir l’ancien président François Bozizé. Le mandat d’arrêt à son encontre a été délivré sous scellés le 7 janvier 2019 pour crimes de guerre, notamment pour des actes de torture et traitements cruels et de crimes contre l’humanité présumés commis à Bangui en 2013, en procédant par des empoisonnements ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécutions, disparitions forcées et autres actes inhumains. L’accusé a été remis  par les autorités de Bangui à la CPI le 24 janvier 2021, sur la base d’un mandat d’arrêt délivré en 2019. À l’ouverture du procès, Mahamat Saïd Abdel Kani a plaidé non-coupable des chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.


Noël Ndong