Les Dépêches de Brazzaville



Crédit carbone : les revenus sont passés à vingt-six milliards $ en 2015


En clair, la facture des émissions de carbone a permis aux États et collectivités d’engranger des revenus substantiels. Il s'agit d’un marché en expansion pour l’Afrique et particulièrement la RDC qui ne manque pas d’atouts pour y jouer un rôle majeur. « Donner un prix à la pollution carbonique est une mesure essentielle pour parvenir à tenir les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le changement climatique », insiste la BM. Les bénéfices pour les États sont à la fois en termes de réduction des émissions et d’incitation du secteur privé à l'investissement dans la croissance moins polluante.

Au total, une quarantaine de pays et plus de 20 villes, États fédérés ou provinces représentant le quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont déjà donné un prix au carbone. « Cette liste inclut sept des dix plus grandes économies du monde. Ensemble, les instruments de tarification du carbone concernent quelque sept gigatonnes d’équivalent CO2, soit 13 % des émissions mondiales. Ce qui équivaut à la fermeture pendant un an de plus de 1 800 centrales électriques à charbon ».

Selon les estimations, la valeur de l’ensemble des initiatives de tarification du carbone atteindra les 100 milliards de dollars américains au cours des prochaines années. Pour les pays comme le Mexique, la taxe carbone a permis à l’économie mexicaine de collecter près d’un milliard de recettes en 2014. D’où son objectif de mettre en place à l’horizon 2018 un véritable marché national du carbone. Revenant à la tarification, beaucoup de pays dont la Corée, le Portugal, la province canadienne de Colombie-Britannique et l’Australie ont lancé en 2014 leurs propres dispositifs. La Chine a donné le coup d’envoi d’un système national d’échange de quotas d’émission en 2017.


Laurent Essolomwa